Le judaïsme serait-il raciste dans son essence ?
La séparation que fait parfois la liturgie entre juifs et non juifs, la notion de « peuple élu », souvent mal comprise et mal employée, (voir à ce propos l’article suivant) les différentes prises de positions exprimées ici ou là, laissent parfois planer une ambiguïté. Chez les contempteurs d’Israël et notamment dans les cercles de l’antisionisme « bien pensant », l’argument du racisme juif revient régulièrement. Une mise au point s’impose.
Pour compléter le tout, en Israël, des tensions entre juifs et non juifs sont apparus dans certains pans de la société nourries par un conflit dont on ne voit pas la fin et du besoin d’une partie de la société juive de se raccrocher à des idées ultranationalistes. Cela est particulièrement vrai dans certains milieux juifs pratiquants (minoritaires en Israël mais influents), laissant penser parfois que le judaïsme lui-même, en tant que système spirituel, pourrait être raciste.
Pour exemple, il y a quelques années, à la Knesset, le bloc parlementaire orthodoxe (les différents partis politiques religieux, sionistes et haredi unis pour l’occasion) s’est opposé énergiquement au vote de la Loi contre le racisme, qui avait été déposée et fut votée comme partie des Lois fondamentales de l’Etat.
Au même moment, le Grand-Rabbin sépharade édicta une décision halakhique selon laquelle il est interdit à un juif de louer un appartement à un non-juif en Erets-Israël, reprenant en cela une mishna du traité Avoda Zara et réactualisant donc une règle appartenant à l’Histoire et édicté dans un contexte très particulier (celui du conflit avec les romains).
Enfin, le bloc orthodoxe a obtenu, suite à la campagne qu’il a menée et grâce à sa position clé dans les différentes coalitions gouvernementales lui permettant de faire pression sur les partis du bloc démocratique, l’inclusion dans la Loi contre le racisme d’un amendement précisant que cette loi « ne s’appliquerait pas à tout ce qui relève du judaïsme ». Ces questions ont provoqué de houleux débats dans les médias israéliens, notamment entre juifs laïcs et religieux modernes attachés aux valeurs humanistes et juifs orthodoxes défendant la spécificité de la Tora face aux valeurs universelles et le bien-fondé de cet amendement.
Ainsi, le large public a fini par avoir l’impression que le judaïsme serait raciste dans son essence. Est-ce vraiment le cas ?
Réponse :
En introduction, il est nécessaire de définir le concept de racisme. Nous le définirons comme une discrimination ancrée dans la loi, visant à nier les droits d’un citoyen en raison de son appartenance raciale, religieuse ou de son origine ethnique. Lorsque nous prononçons le mot « loi », notre intention est de se référer à la règle qui découle de la halakha .
Dès qu’on aborde ce sujet, apparaissent des aspects idéologiques qui dépassent les « quatre coudées de la halakha ». Aussi, pour apporter une réponse complète, il est indispensable de se référer non seulement à l’étude des versets, mais aussi à la agada et à la pensée juive, élaborée par les rishonim (rabbins médiévaux), et les ah’aronim, « les derniers » (de la renaissance à nos jours).
C’est pourquoi, notre introduction portera sur l’ensemble des aspects idéologiques de la question. En fin de compte, la halakha est la concrétisation d’une certaine vision du monde, et dès lors la question fondamentale peut se formuler ainsi : quel est le rapport du judaïsme aux non-juifs ?
Depuis l’apparition du judaïsme, on constate l’existence de deux courants de pensée fondamentaux : l’un, qui met en exergue la vocation et la spécificité du peuple d’Israël comme peuple qui a conclu une alliance avec son Dieu afin d’être un royaume de prêtres et un peuple saint et qui tend à préserver sa spécificité et le protéger des influences extérieures ; l’autre, qui met en valeur l’aspect universaliste et humaniste du judaïsme. Ces deux courants ne sont pas forcément antagonistes mais peuvent exprimer deux aspects de la même réalité, tout est question de contexte et de nuance.
Le premier courant, l’isolationniste, s’exprime par différentes lois de la Tora visant à conserver la spécificité et la vocation d’Israël, comme l’interdit d’épouser les étrangères « tu ne les épouseras pas » (Deutéronome 7 :3), ou la mise en garde « vous n’irez pas selon leurs lois » (Lévitique 18 : 3).
A l’inverse, l’idée monothéiste, qui est née et s’est structurée dans le judaïsme biblique, présente un aspect clairement universaliste. Cette conception théologique-universaliste, qui appréhende la globalité du monde, est exprimée de multiples et diverses façons, dans tous les livres de la Bible.
En voici quelques exemples :
1) Dieu est le créateur du monde et du premier homme, dont sont issues toutes les familles de la terre. Les hommes sont donc tous égaux par essence.
2) Divers noms de la divinité ont une connotation universaliste : Dieu de l’univers, Dieu des esprits de toute chair (Nombres 16 : 22).
3) Chose remarquable : quand la Bible traite du problème moral, le contexte n’est pas juif mais universel. Ainsi en est-il de l’histoire de la création et de la violence première de Caïn, de Sodome et Ghomore, du déluge, des livres de Jonas et de Job (qui n’est pas juif). Dans ces récits, apparaît clairement la préoccupation universaliste du judaïsme. La morale n’est pas pensée à partir d’une spécificité juive, mais à l’aune d’une problématique humaniste universelle.
4) L’expression la plus parfaite de ce courant se trouve chez les prophètes d’Israël ; cela est bien connu, nous nous contenterons donc d’en citer un petit nombre :
« Que soit béni mon peuple l’Egypte et l’oeuvre de mes mains, l’Assyrie, et ma possession, Israël », en Isaïe, 10 : 9 ; 20 :4 ; 20 :5.
Et encore : « Car tous les peuples iront chacun au nom de son Dieu et nous, nous irons au nom de notre Dieu pour l’éternité », en Michée 4 :5.
Le prophète Jérémie se lamente sur la destruction de Moav, pourtant ennemi juré d’Israël : « C’est pourquoi mon cœur est avec Moav, et gémit comme les flûtes funèbres », en 48 :36.
Le rapport au guer (étranger) et au guer toshav (étranger résident) dans la Bible
Le concept de guer dans la Bible recouvre généralement celui dont l’origine est étrangère et qui réside de façon permanente ou provisoire au sein du peuple d’Israël. Et non celui, comme on l’entend aujourd’hui, qui est passé par une cérémonie formelle et a accepté la religion d’Israël, dont le récit biblique ne porte aucune trace. Ce n’est qu’à la période post-biblique, que le concept de « guer » a reçu la signification, toujours en vigueur, de celui qui a accepté le judaïsme, et il est appelé simplement guer ou guer tsedek dans la littérature rabbinique.
Pour différentes raisons, des immigrés avaient demandé l’asile en Israël pour fuir les persécutions politiques ou des difficultés économiques dans leur pays. C’est dans ce contexte que le prophète Isaïe en 16 :4 s’adresse au peuple à Sion et leur dit : « Laisse les exilés de Moab demeurer chez toi ; donne-leur un asile contre le dévastateur, jusqu’à ce que l’oppression ait cessé, que les violences aient pris fin, et que l’envahisseur ait quitté le pays. »
Du fait que ces immigrés sont venus de l’étranger, ils n’avaient pas de possession au sein du peuple d’Israël, et il faut supposer que dans la majorité des cas, ils étaient démunis de tout. C’est pourquoi la Tora est très attentive à leur protection et a multiplié les injonctions, comme l’interdiction de les discriminer au plan salarial (Exode 23 :12) ; l’interdiction de les tromper, c’est-à-dire d’exploiter leur ignorance de la langue, de la loi ou des mœurs du pays (Exode 22 :20) ; l’obligation de leur accorder le repos de Shabbat (Exode 23 :12). La Tora, comme les prophètes, met en garde contre ceux qui exploitent les étrangers (Ezéchiel 22 :7, Jérémie 7 :6).
Sur ce plan la Tora exige un rapport honnête et loyal à l’égard de l’étranger témoigne le texte : « l’étranger qui réside parmi vous sera traité comme le citoyen, et tu l’aimeras comme toi-même car vous fûtes étrangers au pays d’Egypte » (Lévitique 19 : 34).
Selon la Tora, un certain nombre de commandements et d’interdits incombent à l’étranger, et tous sont des commandements moraux. Dès la fin de la période biblique, un nouveau concept fut élaboré à propos des étrangers qui avaient abandonné l’idolâtrie et reconnaissaient le Dieu d’Israël comme Dieu Un, bien qu’ils ne s’étaient pas convertis. Ceux-ci étaient appelés les « craignant-Dieu ».
Eux aussi bénéficiaient d’un statut spécial et de reconnaissance, et étaient considérés, dans une certaine mesure, comme faisant partie intégrante du peuple d’Israël (Malachie 3 :19). Bien qu’ils ne s’étaient pas convertis, ces étrangers observaient certaines mitsvot, essentiellement le shabbat, les commandements moraux, les interdits sexuels et l’interdit de l’assassinat.
Cette catégorie d’étrangers obtint une reconnaissance pleine et entière par les Sages , qui interprétèrent ainsi le texte d’Isaïe 44 : 5 : « l’un se réclamera du nom de Jacob » - ce sont les étrangers convertis (mot à mot, guerei tsedek, étrangers de justice) -, « l’autre signera de sa main pour le Seigneur » -ce sont ceux qui reviennent sur le droit chemin -, « et se fera gloire du nom d’Israël », - ce sont les craignant-Dieu. » (Mekhilta de rabbi Ishmael, édition Horowits-Rabin, p. 312). Dans le traité Guerim (édition Heiguer, 7 traités, page 79), la version est comme suit : « il sera nommé Israël » - il s’agit des craignant-Dieu ».
L’attitude bienveillante des Sages envers ceux qui ont adhéré au principe de la foi juive, le monothéisme, s’exprime dans nombre de passages de nos sources traditionnelles. Nous n’en citerons que quelques-uns : « toute personne qui rejette l’idolâtrie est appelé juive » (Meguila 13a).
Selon l’un des Sages du Talmud , Job était un non-juif ; et pourtant, selon le grand maître rabbi Yohanan, « ce qui est dit sur Job est plus grand que ce qui est dit sur Abraham », du point de vue de leur crainte de Dieu (Baba batra 15b).
Enfin, voyons le commentaire du verset du Deutéronome 34 :10 : « et il ne parut plus un prophète en Israël comme Moïse - en Israël il n’en est plus paru, mais dans les nations du monde il en est paru. Et de qui s’agit-il ? de Bilam fils de Beor » (Sifri sur Deutéronome, édition Finkelstein, p 430).
Ce qui montre bien le caractère universaliste du judaïsme, c’est le fait que cette religion fut la première à élaborer un texte formel concernant l’accueil des étrangers, sans distinction de race ou d’origine ethnique.
Dès son origine, le judaïsme insiste sur l’aspect cosmopolite de sa formation dans la généalogie des fondateurs liés par mariages à toutes les ethnies alentour.
Au moment fondateur de la sortie d’Egypte, les esclaves hébreux attirent dans leur épopée toute sortes de personnes, y compris la fille de Pharaon. Il y a une forte insistance sur l’aspect ouvert de la composition du peuple juif.
En même temps s’exprime l’antagonisme vis-à-vis de certains « mauvais voisins », la Tora stipule ainsi que « ni un Ammonite, ni un Moabite ne pourront faire partie du peuple de Dieu » (Deutéronome 23 :4), cet interdit semble concerner le mariage mais non la conversion. La Bible elle-même met à mal sa propre sentence en racontant l’histoire de Ruth la moabite ancêtre du roi David.
Mais surtout, les rabbins ont tenu à rendre obsolète les interdits ethniques exprimés ici ou là dans la Tora, contre Moab, Amon, Mitsrayim ou encore Amalek… en précisant bien que ces peuplades n’existent plus et appartiennent à un lointain passé mythologique. « Sennachérib est déjà venu et a bouleversé toutes les nations en les déplaçant » (Mishna Yadayim 4 :4).
En d’autres termes, plus personne ne sait vraiment à quelle ethnie il appartient, le concept même d’ethnisme est rendu obsolète, il n’y aurait plus que des individus à juger sur leurs mérites propres.
En conséquence, tous les interdits de la Tora visant à empêcher tel ou tel de joindre la communauté juive en raison de son appartenance ethnique ne sont plus valables. C’est ainsi que Rabbi Akiva avait un disciple qui était un Egyptien converti (Sifri Deutéronome, édition Finkelstein, p. 279).
Sur la position des Sages concernant l’accueil des convertis, nous possédons une abondante littérature, et voici la conclusion du professeur Ephraïm Urbach, tirée de son livre « H’azal, Emounoth ve de’oth » , conclusion dépourvue de toute ambiguïté : « l’espoir d’accueillir les convertis n’a pas cessé, tout le temps que la foi en l’élection d’Israël et la force de sa Tora était dynamique et vivace, en ce qu’elle considérait que l’essentiel était de réparer et renouveler la condition humaine. Et cette foi était commune aux premiers et aux derniers maîtres du Talmud , tant à Babylone qu’en Erets-Israël ».
La relation au non-juif dans la pensée juive
D’entre les dizaines d’extraits émanant des Sages à ce sujet, nous en choisirons une petite partie, qui reflètera l’ensemble : « Si un homme veut être Lévi ou Cohen , il ne peut pas le devenir car son père n’était ni Lévi ni Cohen . Mais celui qui veut devenir un Juste, même s’il s’agit d’un non-juif, il peut le devenir. » (midrash Tehilim, chap. 146).
« Mon bien-aimé est descendu dans son jardin » - c’est le monde, « vers les plates-bandes d’aromates » - c’est Israël, « pour faire paître son troupeau dans les jardins » - ce sont les nations du monde, « et cueillir des roses » - ce sont les Justes parmi elles. » (Talmud de Jérusalem Berakhot chap. 2, mishna 2 sur Cantique des cantiques 6:2). « Dieu a dit à Moïse : il n’y a aucune différence entre un juif et un non-juif, entre un homme et une femme, en ce sens que celui qui a accompli un commandement en recevra le salaire » (Yalkout Shimoni sur Genèse).
Quant au Psaume 132 :9, « tes prêtres seront revêtus de justice », il est ainsi interprété par les rédacteurs du Midrash : « tes prêtres » - ce sont les Justes des nations du monde qui sont les prêtres de Dieu dans ce monde (Yalkout Shimoni).
Rabbi Jérémie disait : même un non-juif qui observe la Tora est comme le Grand-Prêtre (Sifra, parasha Aharei mot).
Voici enfin le midrash Seder Eliyahou rabba (chapitre 10, édition Ish Shalom, p. 48) : « Je témoigne par les cieux et la terre qu’entre le non-juif et Israël…tout est jugé selon les actes que cette personne accomplit, et ainsi, si elle accomplit de bonnes actions, l’esprit saint repose sur elle ».
La même ouverture à l’égard des non-juifs se retrouve chez les maîtres d’Israël de toutes les générations.
Commençons par Maïmonide (Lois sur la shemita et le yovel, 13 :13) : « Non seulement la tribu de Lévi, mais toute personne, quelle que soit sa religion, dont le cœur est porté à obéir aux paroles divines pour servir Dieu…cette personne est sanctifiée par le Saint des saints, et Dieu sera son partage et son héritage éternel ». Voici maintenant ce qu’il écrivit à son élève Hasdaï Halévi (Lettres de Maïmonide , Leipzig, 1859, 23b-24a) : « À propos de ta question sur les nations, sache que ce que Dieu désire, c’est le cœur. C’est pourquoi nos Sages ont dit : « Les pieux des nations du monde ont part au monde futur, s’ils ont atteint ce qui est digne d’être atteint, du fait de leur connaissance de Dieu, et s’ils ont adhéré aux bonnes règles de comportement. »
A cet égard, voici jusqu’à quel point de recherche spirituelle est arrivé Maïmonide ( fin du chapitre 11 des Lois sur les rois) : « Toutes ces conceptions - [de Jésus le chrétien et de Mahomet le musulman] – (les mots entre tirets figurent sur le manuscrit de la mishna , et ont été effacés par la censure), ont pour fonction d’aplanir la voie au Roi-messie et d’améliorer le monde entier afin qu’il serve Dieu… » (C’est d’autant plus remarquable que plus loin, Maïmonide considère le christianisme comme une forme d’idolâtrie).
En la matière, Yehouda Halévi (par ailleurs attaché à une forme d’ethnisme prophétique) avait d’ailleurs précédé Maïmonide (Kouzari, article quatrième, alinéa 23) : « Ces religions (christianisme et islam) sont une préparation et introduction au messie espéré ».
On trouve en abondance de semblables idées dans toute notre littérature, depuis le Moyen-âge. En voici un exemple tiré du Sefer haHassidim, qui date du 13ème siècle (édition Margalioth) : « Lorsque tu vois un étranger manifestant du zèle à accomplir les sept commandements des fils de Noé , fais attention aux erreurs qu’il risque de commettre et aux interdits qu’il risque de transgresser, et « rapporte-lui ce qu’il a perdu » (le texte fait allusion à un sujet classique du droit hébraïque relatif à l’obligation de restituer les objets trouvés. L’auteur veut sans doute dire : corrige les erreurs qu’il risque de commettre). Ne le méprise pas, mais honore le plus qu’un juif qui ne s’occupe pas de Tora ».
On peut trouver de semblables passages tout au long de cet ouvrage, qui a servi de guide au comportement quotidien de dizaines de milliers de juifs au cours de générations entières. Autre exemple, tiré du Akedath Yitshak, commentaire philosophique de la Tora, rédigé par Yitshak Arama au 15ème siècle.
L’auteur se demande comment est-il possible que « tout Israël a part au monde futur, puisque la mishna en Sanhédrin 11,1 énumère de nombreux juifs qui n’ont pas part au monde futur. De plus, la réalité prouve qu’au sein d’Israël les méchants ne manquent pas. Ceux-là aussi auraient-ils part au monde futur ?! ». La réponse d’Arama est stupéfiante : quand la mishna utilise le concept Israël, elle veut parler de celui qui accomplit les actes d’Israël, et non pas celui qui fait simplement partie du peuple d’Israël. « Et ainsi, tout Juste qui se trouve sur le chemin de la vérité est Israël »( Akedath Yitshak, porte 60, page 36, édition Jérusalem, volume 3). Cela signifie qu’un non-juif qui est un Juste est considéré comme juif du point de vue de sa part au monde futur.
Nous finirons cette partie par un extrait du commentaire de la Tora rédigé par Moshe Hefets (Melekhet makhashevet, Venise 1710, page 75) : « soit un homme qui adore le feu…et dont la foi -bien qu’elle soit de nature inférieure-, est sincère et les intentions sont pures. Dans ce cas, même si ses actes ne sont pas valables, Dieu ne diminuera pas sa récompense, car ce non-juif adore (en réalité) son Créateur, mais de la seule façon qu’il peut le faire.
Car il n’a pas encore atteint le niveau de connaissance nécessaire …Et à son sujet il est dit : « le Juste vivra par sa foi », car on trouve parmi ces non-juifs des hommes justes et pieux, dans leurs actes et leurs pensées, en particulier concernant le rapport de l’homme à son prochain …D’ailleurs, Dieu n’a-t-il pas épargné les gens de Ninive la grande ville, bien qu’ils n’étaient pas hébreux ? »
Le combat du judaïsme contre l’idolâtrie
Depuis toujours, le judaïsme a vu dans l’idolâtrie et tout ce qui s’y rapporte le sommet de l’impureté cultuelle et morale. Il a mené un dur combat contre elle au sein même du peuple hébreu très paganisé jusqu’à l’exil de Babylone, et les mises en garde et interdits contre l’idolâtrie emplissent la plupart des livres de la Bible. Cependant, ont dit les Sages , l’instinct du mal poussant à l’idolâtrie a disparu lors de l’exil babylonien.
Pourtant, la lutte a repris lorsque la culture grecque et romaine a pénétré en Erets-Israël suite à la conquête du pays par ces peuples. Aux yeux des Sages , l’idolâtrie est liée à l’assassinat et à la transgression des interdits sexuels. Et sur ce point, les Sages avaient de quoi alimenter ce jugement.
Plus encore, la destruction du deuxième temple et la terrible et cruelle répression romaine à la suite de la révolte de Bar-Kokhva ont laissé des séquelles amères et profondes dans la conscience du peuple, et ont influé sur sa relation aux nations idolâtres, et réciproquement. La littérature de cette période –deux siècles environ avant et après notre ère-, reflète la haine de certaines nations à l’égard des juifs et du judaïsme. Selon un chercheur, Y. Heinemann, (« Le judaïsme aux yeux du monde antique », volume 4, pages 269-293), « l’antisémitisme théorique et effectif de cette période ne fut pas moins virulent qu’au Moyen-âge ».
Voici quelques extraits des paroles des Sages de cette période à cet égard : « Moïse a dit : Maitre du monde, si nous étions incirconcis, idolâtres ou négateurs des commandements, on ne nous persécuterait pas » (Tanhouma Buber, Matot, 3). « Toutes les nations haïssent Esaü (Rome) et toutes les nations haïssent Israël » (Genèse rabba 63). « Dieu aime le persécuté…Israël est persécuté par les nations et c’est Israël qu’a choisi Dieu » (Yalkout Shimoni, parasha emor).
Il existe encore bien des extraits de ce genre. Il n’est pas surprenant que dans ce contexte, les Sages ont préconisé d’éviter le plus possible les contacts entre juifs et non-juifs, contacts susceptibles d’encourager les juifs à l’idolâtrie même de façon détournée et de favoriser l’antagonisme violent et donc dangereux pour le juif sans réelle protection, minoritaire face à un monde hostile.
Il faut se rappeler qu’à cette période de l’antiquité, l’idolâtrie était synonyme de violence et de dépravation. Les juifs étaient horrifiés par la brutalité, la cruauté et les mœurs de la civilisation gréco-romaine (les jeux du cirque, les crucifixions, les orgies…). Il était le seul peuple ne pas se laisser submerger par la puissante vague d’idolâtrie,
La lutte anti-idolâtre, de règle à la période biblique, a connu alors un regain de vigueur, car le judaïsme fut obligé de défendre son existence. De plus, les Sages ont refusé de reconnaître la légitimité de l’occupation et du pouvoir romains sur le pays d’Israël. Voici ce qu’ils ont décrété : « les idolâtres n’ont pas droit à propriété sur la terre d’Israël » (Guittin 47a). C’est ainsi qu’ont été édictées plusieurs règles halakhiques dont toute la finalité était de s’opposer au conquérant étranger, ainsi qu’à la raréfaction, autant que faire se pouvait, du contact entre le juif et le non-juif, en particulier concernant le culte idolâtre.
Un traité talmudique entier – Avoda zara (idolâtrie) - est consacré à ce sujet.
Bien que les halakhoth sont nombreuses, nous n’en évoquerons que deux, qui peuvent nous faire comprendre les autres. La première mishna du traité Avoda zara commence ainsi : « trois jours avant les fêtes des idolâtres, il nous est interdit de commercer avec eux, leur emprunter et leur prêter des objets ou de l’argent, leur rembourser des dettes ou leur faire contracter des dettes. » La guemara explique ces interdits par deux raisons : le juif qui participe à ces actes transgresse l’interdit de « devant un aveugle, tu ne placeras pas d’obstacle » (Lévitique 19 : 14), car du fait qu’un idolâtre est appelé à vouer un culte à ses idoles, il risque de remercier celles-ci pour avoir fait de bonnes affaires avec un juif, et ainsi il aura été encouragé à l’idolâtrie. On voit ici que le juif se sent responsable de l’idolâtrie de l’Autre et ne s’inquiète pas seulement de s’en protéger.
Dans une autre mishnah (Avoda zara 20b et 21a), on enseigne : « On ne loue pas à un idolâtre de maison en Erets-Israël et encore moins des champs… on ne lui loue pas de locaux d’habitation, de peur qu’il n’y fasse entrer des objets d’idolâtrie comme il est dit « tu n’apporteras pas d’abomination dans ta maison » (Deutéronome 7 : 26) ». Cet interdit, les Sages l’apprennent du verset « point de merci pour eux ! » (Deutéronome 7 :2). Ils interprètent ce verset comme interdisant d’accorder aux idolâtres une résidence en terre d’Israël « de peur qu’ils ne t’entraînent au péché contre moi » (Exode 23 :33). La guemara (Guittin 45a) en déduit que cet interdit ne s’applique pas à ceux qui ont rejeté l’idolâtrie. Rachi explique : quant à ceux à qui s’applique cet interdit, « il s’agit ici des sept peuples cananéens ». Sur ce point, tous les maîtres sont d’accord. Autrement dit à personne selon le principe de la confusion des ethnies entraînant la mythification des peuples cananéens.
Voyons l’un des continuateurs de Maïmonide , rabbi Yossef Karo (Kessef michné, lois sur les rois, 6 :4). Dans son commentaire, il écrit : « Si les sept peuples cananéens avaient accepté d’obéir aux sept mitsvot des fils de Noé , ils ne relèveraient plus de la catégorie Cananéens et Amalécites, et seraient alors des fils de Noé en toute chose ». Dès lors, en tant que fils de Noé , ils ne subiraient plus le sort des Cananéens - appelés à être dominés par les Hébreux, et ne subiraient plus le sort des Amalécites - dont le souvenir devait être effacé de la surface de la terre. On voit donc bien que la question ici, selon l’interprétation rabbinique classique, n’est pas ethnique mais spirituelle et morale.
Maïmonide écrit (Sefer hamitsvoth, interdit 51) : « Prenez garde à ne pas installer des idolâtres dans notre pays…comme il est dit « que ne résident pas dans ton pays (les idolâtres) ». Et si un idolâtre veut y demeurer, il nous est interdit de l’accepter, tant qu’il n’a pas rejeté l’idolâtrie ». De même, pour rabbi Moshé de Coucy, tossafiste du 13ème siècle, (Sefer mitsvot gadol, interdit 49) « on ne laisse résider aucun des sept peuples cananéens idolâtres dans notre pays. »
Ces lois et d’autres semblables ont constitué un sérieux problème pour le judaïsme médiéval, qui appliquait strictement la halakha et ne possédait pas les outils modernes de la distance historique. Au Moyen-âge en effet, les juifs étaient mêlés à la vie économique, dont la plupart des acteurs étaient des non-juifs. Une solution fut trouvée à ce problème. Elle s’est fondée sur l’idée que l’idolâtrie avait disparu d’Europe depuis longtemps, et que les nations ne devaient plus être considérées comme idolâtres. C’est pourquoi tout ce qui a été dit dans la guemara à propos des relations entre juifs et idolâtres n’était plus en vigueur. Les tossafistes sont les premiers qui ont proposé cette interprétation de la guemara, et ils ont été suivis en ce sens par tous les décisionnaires sans exception.
Voici donc quelques-unes de ces interprétations :
Dans la première mishna que nous avons évoquée plus haut (l’interdit de commercer avec les non-juifs trois jours avant leurs fêtes), les tossafistes lèvent l’interdit (Avoda zara) « car il est clair que les non-juifs parmi nous ne sont plus des idolâtres ».
Rabbeinou Tam, l’un des grands tossafistes, et peut-être le plus grand d’entre eux, évoque en Bekhorot 2b l’interdit biblique de prononcer le nom d’une idole : « Ne mentionnez jamais le nom de divinités étrangères, qu’on ne l’entende point dans ta bouche » (Exode 23 : 13). Mais il estime que cet interdit ne concerne plus les chrétiens car bien qu’ils invoquent, en même temps que le nom de Dieu, un autre nom (le nom de Jésus), de toute façon il ne s’agit pas d’idolâtrie. Car leur intention réelle est de s’adresser au Créateur des cieux et de la terre, bien que le nom de Dieu est ici associé à un autre nom. » Il est clair que rabbeinou Tam ne considérait pas le christianisme comme une idolâtrie (cf aussi Tossafot Avoda zara page 57). Malgré tout, Maïmonide a vu les chrétiens comme des idolâtres, à cause de cette association du nom de Dieu et celui de Jésus. Mais sur ce point, il est resté le seul. Cette idée n’a été acceptée ni par les rishonim ni par les ah’aronim.
En effet, rabbeinou Yerouham (Espagne 14ème siècle, Adam et Eve 17 :5) estime que les fils de Noé ne sont pas tenus d’abolir l’association entre Dieu et un homme. Auparavant, rabbeinou Tam avait développé exactement le même point de vue (Bekhorot 2b) : « Les fils de Noé ne sont pas soumis à cet interdit. » Cf également ses commentaires sur Sanhedrin 63b.
Cf également rabbi Yeh’ezkel Landau, qui suit la même opinion (Cheeloth ve-techouvoth, Noda bi-Yehouda).
Cf également le rabbin Tsvi Hirsch H’ayoth (Tifereth Israël, volume A, Jérusalem) : « Les chrétiens qui croient en la religion et la Bible d’origine divine… ont à nos yeux, sans nul doute, le statut de guer toshav (étranger et résident)… car ils observent les sept mitsvot des fils de Noé ; et cela, bien que dans leur culte, ils associent au nom de Dieu un autre nom ; en effet, cela ne leur est pas interdit. »
Cf également le gaon Zeev Boskovits dans son ouvrage Seder mishna .
Cf également le grand commentateur talmudique provençal du 13ème siècle, Menahem Hameiri , qui s’est très clairement exprimé en ce sens. Ainsi, à propos de la deuxième mishna évoquée plus haut (mise en location de maisons et vente de terrains aux idolâtres en Erets-Israël), il écrit : « cela ne concerne que le temps où les nations étaient idolâtres. » (Meiri sur Avoda zara, p 48).
Et encore (p. 53) : « l’interdit des contacts entre un juif et un idolâtre en diverses circonstances n’est valable que pour le temps où les nations étaient idolâtres… mais concernant les nations qui obéissent à des règles fixées par leur religion , et ne pratiquent plus les choses laides de l’idolâtrie… il n’y a aucun doute que les interdits évoqués plus haut sont levés. »
De tels propos sont récurrents chez Hameiri , non seulement dans ses commentaires sur Avoda zara, mais dans d’autres traités, comme Baba kama.
Mais les rabbins français ne furent pas les seuls à affirmer qu’il y a une différence fondamentale entre, d’une part les contacts entre juifs et idolâtres, et d’autre part les contacts entre juifs et chrétiens. Les rabbins espagnols également sont allés dans leur sens. Citons deux d’entre eux qui sont reconnus encore de nos jours comme des autorités halakhiques. Nahmanide écrit, dans ses commentaires sur le traité Avoda zara (13a, éditions Shevel, Jérusalem) : « À notre époque, on a l’habitude de commercer avec les non-juifs, prêter et emprunter des objets ou de l’argent, y compris au moment de leurs fêtes, car ils ne sont plus des idolâtres, et c’est donc autorisé. »
Le Ribash (Yitshak bar Sheshet, élève du Rashba, rabbi Shlomo ben Adereth, 14ème siècle) écrit dans l’un de ses responsa sur la première mishna de Avoda zara : « il est aujourd’hui autorisé de commercer avec les non-juifs au moment de leurs fêtes, car l’interdit décrété autrefois par les rabbins n’était valable qu’à l’époque où les nations étaient idolâtres. C’est ainsi que tous les commentateurs l’ont compris. »
En fin de compte, cette autorisation fut incluse dans le Shoulkhan Aroukh (Yoreh Deah, siman 148, article 12) : « Certains disent que tous ces interdits sur le commerce entre juifs et non-juifs ont été édictés à la période où ces derniers étaient idolâtres ; mais à notre époque, ils ne sont plus considérés comme tels, et il est donc permis de commercer avec eux à l’époque de leurs fêtes, leur prêter de l’argent et tout le reste. »
Pour compléter le tableau, il faut rappeler que Maïmonide fut le seul parmi les décisionnaires du Moyen-âge à considérer les chrétiens comme idolâtres : « Sache que la nation chrétienne, qui prétend que Jésus est le messie, est composée d’idolâtres quelles que soient leurs chapelles » (Commentaire de la Michna Avoda zara 1 :3). Par contre Maïmonide considère l’islam comme monothéiste. Dans ces passages, il semble bien que c’est Maimonide le philosophe qui parle, plus que Maimonide le décisionnaire. On a d’ailleurs proposé une explication assez convaincante à la position radicale de ce penseur : il aurait été influencé par une école musulmane qui enseignait que toute association d’un être humain avec Dieu (la Sainte-trinité), relève de l’idolâtrie. (Goldziher, Zeitschrift der Deutschen Morg. Gesellschaft, vol. 41, 1887).
Reste que selon les tossafot évoquées précédemment, les fils de Noé ne sont nullement soumis à l’interdit d’associer un être humain avec Dieu (Rema, Shoulkhan aroukh , Orakh hayim, 156). Ajoutons qu’aucun des aharonim ne suit l’opinion de Maïmonide .
Le statut du non-juif en Erets-Israël à notre époque
En plus du guer tsedek (converti) qui est juif en toute chose, il y avait un statut spécial pour ceux qui étaient appelés guer toshav – étranger résident. Il faut savoir que la terre d’Israël, terre de passage, fut toujours cosmopolite et que différentes ethnies ont toujours vécu avec les hébreux, puis les juifs. Il est possible également qu’ils descendaient des habitants originels du pays, demeurés après la conquête par les Hébreux.
Quelle que soit leur origine, leur statut halakhique est clair. La guemara discute longuement de la définition du guer toshav, et en conclut qu’un guer toshav est un non-juif qui a décidé d’observer les sept commandements des fils de Noé . Bien qu’il y ait controverse sur le contenu de ces mitsvot, il s’agit généralement de commandements moraux comme l’interdit de l’assassinat, les interdits sexuels, etc.
Le guer toshav est certes obligé d’observer ces commandements, mais il a aussi des droits, comme celui de résider en Erets-Israël et être protégé contre l’exploitation et la tromperie ; de plus, les juifs sont tenus d’assurer sa subsistance.
Cependant Maïmonide , s’appuyant sur la guemara Arakhin 29a, décrète que l’on n’accepte de guer toshav qu’au temps où le Jubilé (loi biblique de restitution des terres à leurs propriétaires originels tous les cinquante ans) est en vigueur, c’est-à-dire de facto au temps où le peuple juif est souverain sur sa terre, aux temps messianiques (Michné Tora, lois sur l’idolâtrie, chapitre 10 règle 6).
Maïmonide précise même (Michné Tora, lois sur les rois, chapitre 8, halakha 10) : « Pour obtenir le statut de guer toshav, le candidat doit décréter publiquement son abandon de l’idolâtrie devant trois membres du tribunal ».
Maïmonide a ainsi fixé deux contraintes à l’obtention du statut de guer toshav :1°) le candidat doit se soumettre à une procédure formelle 2°) le statut du guer toshav n’est valable que lorsque le Jubilé est en vigueur sur la terre d’Israël.
Mais sur ces points, il est contesté, par les rishonim comme par les ah’aronim. Le premier qui l’a contesté sur ce point fut le Raavad, rabbi Abraham ben David (12ème siècle, Provence).
Le Rashba également n’a pas accepté l’opinion de Maïmonide : « Selon certains rishonim , si le guer toshav a abandonné l’idolâtrie…il est autorisé à résider dans notre pays.
Idem pour Yossef Karo (Kessef mishné, lois sur l’idolâtrie, 10 :6) : « Selon notre maître, il semble que l’on peut affirmer… que si un étranger a accepté de lui-même les sept mitsvot des fils de Noé , on ne l’empêche pas de résider en Eretz-Israël. » Yossef Karo estime par ailleurs que le statut du guer toshav est en vigueur aujourd’hui : « Toute personne qui accepte de ne plus se livrer à l’idolâtrie est considérée comme un guer toshav » (Yoreh dea, siman 2, H’oshen mishpat, siman 249).
A la lumière de tout ce qui vient d’être dit, il nous semble qu’aujourd’hui nous devons considérer les non-juifs qui résident parmi nous comme ayant le statut de guer toshav.
De plus, plusieurs halakhot fixées par les Sages ont pour finalité d’établir de bonnes relations entre juifs et non-juifs au nom de la paix sociale (littéralement « voies de paix »). Cette dernière expression est extraite de la formule que l’on prononce à la rentrée des rouleaux dans leur armoire : « Les chemins de la Tora sont des chemins de douceur et ses voies, des voies de paix » ; et les Sages se sont parfois fondés sur cette expression pour fixer la halakha . En voici quelques exemples.
Ainsi, la mishna Guittin 5:8 : « Lors de la moisson, on laisse les pauvres d’entre les non-juifs ramasser les grains de blé tombés par terre et cueillir le blé non moissonné dans le coin du champ (selon la Tora, le propriétaire du champ doit laisser ces grains et le blé du coin du champ à la disposition des pauvres ; la mishna veut signifier ici que ce blé peut tout aussi bien être ramassé par les non-juifs que par les juifs).
Autre exemple tiré du talmud de Jérusalem, Guittin 5 :9 : « Dans une ville où il y a des juifs et des non-juifs, on désigne un trésorier pour les juifs et un autre pour les non-juifs, mais tous deux font la collecte auprès des juifs et des non-juifs, fournissent de la nourriture aux nécessiteux d’entre les juifs et les non-juifs, rendent visite aux malades juifs et non-juifs, enterrent juifs et non-juifs et consolent les endeuillés juifs et non-juifs, au nom de la paix sociale. »
Ces règles ne sont pas restées lettre morte, mais ont bel et bien été appliquées.
Ainsi, le midrash rabba sur Ruth 2 :13 : « La mère d’Avinomos, un philosophe non-juif, mourut. Rabbi Meir alla lui rendre visite pour le consoler. Peu après, le père d’Avinomos mourut, et rabbi Meir alla lui rendre visite pour le consoler ».
Conclusion
De tout ce qui a été dit, il découle clairement que non seulement le judaïsme n’est nullement raciste, mais bien au contraire, c’est précisément le judaïsme qui a apporté au monde entier l’idéal universaliste, du fait de sa croyance en un Dieu unique.
Si on trouve bel et bien dans les sources un certain nombre de citations virulentes contre les idolâtres, elles s’expliquent par le contexte historique particulier à telle ou telle époque.
La doctrine fondamentale, celle qui a été fixée par les prophètes d’Israël, n’a pas changé. Son expression la plus élevée se trouve en Sophonie 3 :9 : « Alors je gratifierai les peuples d’un langage clair, pour qu’ils invoquent tous le nom de l’Éternel et l’adorent d’un coeur unanime. »
Et c’est ainsi que nous prions à Rosh hashana : « Répands ton respect sur les peuples et ta crainte sur tout ce que tu as créé, afin que tous unis en une congrégation fraternelle accomplissent ta volonté d’un cœur intègre. »
Rabbi Touvia Fridman, avec l’accord de tous les membres du conseil rabbinique.
Traduction Charles Szlakmann
Aller plus loin
Le pasteur Martin Luther King (1929-1968) et le rabbin Abraham Joshua Heschel (1907-1972) : deux âmes, une voix prophétique.
http://www.massorti.com/Face-au-rascisme
La notion de l’élection d’Israël est le plus souvent très mal comprise. Voici quelques précisions, notamment sur la sémantique.
Messages
Mon père,
Conseillez-vous la lecture de cet ouvrage sur le sujet :
http://www.laprocure.com/livres/herve-elie-bokobza/l-autre-image-l-etranger-dans-judaisme_9782356310309.html
Qu’en pensez-vous ?
Très bon livre.
(Depuis l’époque talmudique on ne désigne plus les rabbins par "Abba" - père, monsieur suffit).
Bonne lecture
Yeshaya Dalsace
A YD et Nathalie,
Excusez encore mon francais. Pas le temps de corriger.
Tout d’abord ma reaction a l’article.
1 - Dand la Bible :
S’il est vrai que Sanheriv a melange les peuples , il n’en reste pas moins vrai que la Thora a demande de detruire Amalek ainsi que les 7 peuples qui etaient sur la Terre .
D’ailleurs nous nous reunissons tous les ans , a l’approche de Purim,
pour lire la Parashat Zachor : Souviens toi de detruire Amalek , hommes, femmes , enfants.
Depuis des annees je tremble a l’approche de la parashat "midian".
Lorsque Moshe (le "petit Moise du berceau de Jonc") ordonne de "massacrer" les enfants males ainsi que les femmes non-vierges.
(J’ai choisi mes mots pour bien vous faire comprendre se qui m’angoisse.)
Que cela soit une verite historique ou non , il n’en reste pas moins
qu’elle est ecrite dans la Thora.
Un ami a moi, Arabe Chretien (Je suis en Israel), a dit a son cure qu’il ne pouvait adherer a une religion basee sur la Bible qui a dicte de telles choses. le cure a repondu que du moment qu’il est bon avec sa femme et ses enfants , on ne lui en demande pas plus.
Vous faites un peu la meme chose : Vous evoquez Sanheriv et vous oubliez le passe.
Vous parlez du message universel de la sortie d’Egypte , de l’esclavage. Vous oubliez de dire que la Thora , en parlant de l’esclave non-juif ecrit : "Leholam bahem taavodu" , vous les garderez en esclavage eternellement. Le Talmud le compare a l’ane en ceux qui concerne les "nezikim" (Baba Kama : Shevu po im ahamor etc...)
Dans le Talmud :
Je ne rapporterais que trois examples.
Tout d’abord il faut savoir que parfois le Talmud utilise le mot "Oved Kohavim" pour designer les non-juifs (c’est ce qu’il y avait autour d’eux). Cela depends du contexte comme on le vera plus tard.
Le premier example viens du traite "Sanhedin" page 58B.
Du verset "veyom valayla lo yishbotu" la guemara apprends qu’un non-juif qui fait un "shabbat " est "hayav mita" (condamne a mort).
La guemara demande pourquoi on ne compte pas cette mitsva parmis le 7 mitsvot des "fils de Noah" ce qui prouve bien que l’on parle de tous les Goyim . Ravina nous explique que ce n’est pas seulement le jour du Shabbat , mais tous les jours.
Un goy n’a pas le droit a un jour complet de repos ? N’est-il pas un fils d’Adam ? le Shabbat ne viens t’il pas reppeler le septieme jour de la creation ?
Pourquoi l’ane du Juif doit se reposer et le Goy non ?
Le deuxieme example viens de Yebamoth (61A).
Rabbi Shimon Bar Yohai dit que la tombe d’un Oved Kohavim n’a pas l’impurte de "ohel" comme celle d’un Juif car a ce sujet il est ecrit "Adam ki Yamut baoel" et le Goy n’est pas "Adam" un homme puisqu’il est ecrit dans Ezekiel "Veatem Zoni zon marite Adam".
De la question de Tosfot et de la preuve elle meme, on comprends
qu’il ne s’agit pas seulement du Oved Kohavim mas de tous les non-juifs. Ce n’est pas du racisme ca ?
Le troisieme example viens de Baba Kama (38).
"Raa uviter Goyim " : Il a vu que les non-juifs n’appliquaient pas le 7 commandements et a donne (ifkir) leur bien Israel.
Tosfot s’empresse d’ajouter que c’est seulement pour le cas du "Shor tam" et pas pour forcement les autres choses.
Ca change qq chose pour une Thora qui se veut universelle ?
3- Autres sources :
Le Kuzari dit qu’a la base il y a le mineral , puis les plantes , les animaux , l’homme et enfin le Juif . Parle-t’il seulement de "Tafkid",de sa tache dans se monde. L’animal aurait-il une fonction plus "noble" que la plante ?!
L’auteur du livre "Thora and Science" , un scientifique, dit qu’il se pourrait que la plaie du "Hosher" a ete provoquee par l’eruption gigantesque d’un volcan dnas les iles Grec a cette epoque. On retouve , en effet, des traces de poussieres provenant de cet endroit , dans le Nil , a cette epoque.
Cela veut dire que D. aurait tue des milliers d’hommes a des milliers de Km pour "punir" les Egyptien qui n’ont pas libere les Juifs..... C’est pas de l’egocentrisme ca ?
Il y a encore beaucoup a dire sur ce que le "peuple" pense des non-juifs. Ayant un nom de famille juif j’ai eu ’l’occasion d’en entendre "des vertes et des pas mures". Mais cela n’a pas d’importance car ca ne vient que du "peuple".
En ce qui concerne le "Guer" , j’ai toujours ete bien accepte partout, dans toutes les communautes (et j’en ai vu beaucoup).
Le peuple Juif est acceuillant de maniere general.
Les problemes commencent avec le mariage. La les gens sont plus difficiles. Mais il le sont aussi entre "Sefardim" et "Ashkenazim".
Alors......
Ce qui ma fait changer d’attitude ces derniers temps et devenir plus critique ,c’est ce traite de Sanhedrin que j’ai cite plus haut.
En effet , je l’ai enseigne dans la periode de "Yom Hashoa" , en Israel. Dans cette periode , on parle beaucoup de racisme et de discrimination. J’ai fait remarque a mon public (des profs et ingenieurs) qu’il y avait une consonnance raciste dans ces propos du Talmud . Il n’ont pas vu le probleme. Ca m’a mis en rogne.
AB.
Peut être faut il remettre tout celà dans un contexte : des époques historiques ou les gens raisonnaient de manière totalement différente de la nôtre, de façon beaucoup plus communautariste et "sectaire". On n’hésitait guère à tuer l’étranger juste parce qu’il était différent. Or, dans ce contexte, le fait qu’il y ait des textes dans la Torah et dans la tradition rabbinique qui prônent le respect de l’étranger est bien plus surprenant que l’inverse. Et la position de l’étranger est même centrale parce que la Torah invite tout juif à se remémorer que le peuple hébreu a été étranger en Egypte, et donc à se souvenir de la fragilité de la position de celui qui vit en exil. Il ya dans ce respect de l’étranger le fondement de l’humanisme occidental, c’est donc une question très importante. Pour ce qui est de tuer Amalec, dans un des commentaires de haftara , le Rabbin Dalsace nous invite à considérer Amalec pour ce qu’il symbolise, et il insiste bien sur le fait que ces textes, si on les lit de façon littérales, sont inacceptables pour nous (sous entendus nous, qui vivons dans la modernité, et qui savons ce que la racisme et la haine de l’autre en tant qu’autre a apporté au genre humain en général et au peuple juif en particulier).
Amalec, c’est peut être justement cette force dans l’humain qui le pousse à rejeter autrui parce que différent. Ou Amalec, c’est le mal, tout simplement, le mal et la violence gratuite. Je n’ai pas assez de connaissances talmudiques pour argumenter sur tous les points, d’ailleurs mon intervention n’est pas très argumentée, c’est plutôt de l’ordre de l’opinion et du ressenti. Du bavardage, quoi.
Nathalie
Bonjour,
à la lecture de l’article et des réactions sur ce sujet très sensible, ce qui me paraît essentiel n’est pas tant les positions de fond adoptées que la manière d’envisager le problème.
Les question soulevées me semblent plus intéressantes que les réponses apportées.
Comment revendiquer un judaïsme humaniste et universel en assumant un patrimoine de textes pour le moins disparate et qui contient des passages incompatibles, dans une lecture honnête, avec une vision humaniste et universelle ?
Ne faut-il pas dire à un moment donné : "stop", tel ou tel texte, quelle qu’en soit la source (y compris toraïque), est inacceptable et ne reflète plus la vision du monde du judaïsme, sans lui chercher à tout prix des "circonstances atténuantes" ?
L’alternative qui consisterait à entourer de mille précautions l’interprétation des textes en comptant sur l’intelligence du lecteur, n’est-elle pas illusoire et dangereuse si l’on croit que le judaïsme s’adresse à l’être humain en général, et non à une élite universitaire ?
Ce sujet ne pose-t-il pas aussi la question du positionnement massorti qui entend aller aussi loin que possible avec la tradition halakhique et qui, ce faisant, adopte moins aisément des positions aussi radicales que peut le faire le judaïsme libéral (ou réformé) ?
Yoram
Ecoutez les commentaires de haftarot du Rabbin Dalsace, il n’hésite pas à le dire quand un texte devient entre guillemets illisible, que cela soit à ce sujet là ou sur d’autres points sensibles comme le rapport entre la shoa et la théologie de la rétribution dont les accents se retrouvent dans les textes et dans la liturgie.
Mais il me semble que le judaïsme de tout temps a préféré conserver tout plutôt qu’abroger une partie de ses enseignements. Comme si cette religion faisait confiance au croyant pour faire le tri, à son niveau, qu’il soit univeritaire ou non, et se servir d’un maximum de choses. Le rôle d’un Rabbin c’est justement d’aider les gens dans ce travail d’interprétation et de relecture contextualisée des textes.
C’est comme quand il est dit "celle là et celle là sont paroles du Dieu vivant", et c’est très ancien cette idée qu’il faut tout conserver, et non pas biffer une attitude au profit d’une autre, ce qui est par contre typique de la théologie chrétienne avec très tôt la notion de dogme, de conciles et d’hérésies. Le judaïsme miserait, selon moi, davantage sur l’intelligence de l’homme, sur sa clairvoyance, sur sa faculté à faire des nuances et des distinctions, des adaptations mesurées. Le péché du Gan eden c’est de manger d’un fruit qui mélange le bien et le mal, un fruit de confusion des valeurs selon certains midrashim. Donc faire des nuances, éclairer un texte et non le supprimer purement et simplement, afin d’assumer toute la tradition et même ses excès ou ses errances, mais en les contextualisant, et en s’en détachant quand c’est nécessaire, c’est pour moi l’essence du judaïsme. Toujours dans la catégorie bavardage, sous rubrique lyrique, dossier "non démontré"
Nathalie
A Nathalie et a Yoram,
A Yoram :
J’apprecie votre position. Enfin quelqu’un qui dit "stop" a l’interpretation a outrance des textes. Voir forum sur les sciences historiques. En fait le Judaisme , face a notre epoque , se trouve au pieds du mur et pour conserver sa "massoreth" se pert dans l’interpretation sur de nombreux sujets et a tous les niveaux, Thora, Talmud etc...
C’est interpreter l’interpretation. Il n’y a pas de fin et plus de sens. Une Thora "self service".
D’autant que dans les cercles ferme (sur le monde non-juif) personne ne se donne la peine d’interpreter ses passages.
C’est pour cela que j’ai appele ma reponse : "Mon experience".
A Nathalie :
remettre les choses dans leur context c’est avouer que nos ancetres , nos modeles, etaient des barbares , sans plus.
Alors pourquoi ne pas declarer aussi que les sacrifices sont a annuler et ainsi supprimer une bonne partie de la Thora.
Ceal devient une "rupture" comme le fut le Christianisme.
A propos, je n’arrive pas a comprendre comment vous voyez du dogmatisme dans le Christianisme et pas dans le Judaisme.
N’est ce pas la le point de rupture entre les deux religions : "La loi" ?
AB.
Bonjour,
ce sont deux systèmes théologiques très différents, mais le christianisme à l’époque de Constantin, devant la naissance de plusieurs interprétations théologiques comme l’arianisme par exemple a été amené à réunir un concile pour définir le dogme. J’y insiste : sous la houlette du pouvoir politique : l’empereur romain. Il faut pas oublier que le christianisme s’est appuyé sur les structures politiques et administratives de l’empire romain. Rien de tel dans le judaïsme. L’anecdote de la querelle entre beth shamaï et beth hillel est de ce point de vue symptomatique de l’ouverture théologique du système. Ouverture théologique, qui n’a rien à voir avec le fait qu’il y ait une loi, la halakha . Ca c’est un autre problème : la théologie juive s’appuie sur une pratique, et pas celle des chrétiens. Et cette pratique a une définition, mais là aussi variable et évolutive, si on regarde sur le long temps.
Cordialement,
Nathalie
A YD et Natalie,
L’anectdote the Rabban Gamliel , Rabbi Yehoshua et Rabbi Eliezer montre plutot un systeme plus stricte quant a l’application de la Halakha .
A YD :
Nous nous sommes demande , mes amis et moi , comment ete vecue la vie religieuse en Babel ou chaque Rav "dominait" dans son "makom".
Quelle etait la structure et la "raideur" du systeme ?
Quelle influence avait le pouvoir central (des non juifs) sur la vie de la communaute et les decisions de ces chefs.
De meme pour l’epoque plus proche de nous : Celle des Shtetel ,en Pologne.
J’aurais aussi aime entendre votre opinio sur ce que j’ai ecris plus haut au sujet du racisme. (Maintenant que les fetes sont passees.)
AB.
Cher YD,
Je suis desagreablement surpris de ne pas voir de reponse de votre part.
Vous aurai-je mis dans l’embarras ?
AB
Je vais bientôt le faire et j’écris un long article sur votre question, mais cela prend du temps et je me dois de le faire avec sérieux.
Vous devez comprendre que j’ai aussi d’autres activités et que la question que vous avez soulevé sur la violence et l’extermination mérite réflexion.
Patience donc.
Yeshaya Dalsace
Cher YD,
Mille excuses.
AB
Cher Yd,
J’attends toujours votre reponse depuis le mois d’octobre.
A propos : Avez-vous lu le livre de Michel Rachlin : Un juif libre ?
Tres dure avec le Judaisme mais contient qq verites.
AB
Cher YD,
Si il vous faut plus de 7 mois pour préparer un article , c’est que vous avez bien du mal a vous justifier.
Je vois que cette fois , Massorti ne vaut pas mieux que les autres.
Décevant.
AB
bonjour AB
je me sens proche de vos positions. J’ai du mal à accepter la part de particularisme exacerbé et ses dérives qu’on trouve malheureusement, à des degrés divers, dans certains courants du judaïsme.
Bien sûr, les courants progressistes appuient sur la tendance universaliste et s’opposent au racisme, mais sans pour autant abolir la tendance particulariste. Je pense que le judaïsme contient, dans sa définition même, l’idée métaphysique de séparation d’un peuple des autres.
Personnellement, je ne souhaite pas me lever tous les matins en me disant que j’appartiens à un peuple théologiquement "à part" de mes frères humains.
Culturellement différent, oui, j’assume mes héritages, juif et séfarade. Mais théologiquement parlant, non, je ne peux le concevoir. Le philosophe médiéval Yehuda Halevi est allé très loin dans la distinction du peuple juif du reste des nations. Ceux qui ont lu le Kouzari savent de quoi je parle. Je ne peux l’accepter. La notion de conversion n’est pas la solution à ce problème. La conversion consiste à agréger un non-juif au peuple juif, mais elle maintient la notion de peuple élu (qui n’est pas ethnico-biologique certes). Sans goys, point de peuple juif.
Parfois je me demande si je peux vivre sereinement mon judaïsme (étant né juif) ? Si je dois pousser le réformisme aussi loin que possible pour être "bien dans ma peau", ou si je n’aurai pas d’autre choix, un jour ou l’autre, que de me regarder dans le miroir et admettre avec sincérité (et douleur) que le judaïsme ne correspond pas (ou plus) à mes conceptions spirituelles.
Yoram
Bonsoir Yoram,
je me demande à vous lire, si vous pensez que la distinction juif-non juif est systématiquement péjorative pour les non-juifs, je veux dire, théologiquement. Il me semblait que dans certains textes des prophètes il est question de justes parmi les goyim , par exemple (mais il n’est pas précisé si ces justes sont juifs ou pas... les deux interprétations existent).
Il me semble que séparation ne veut pas forcément dire "mauvaise appréciation" pour l’un des termes séparés et bonne interprétation pour l’autre, mais simplement que ces deux parties, ces deux termes ont des rôles différents et des destins différents.
C’est un peu la même logique pour pur et impur. A priori on pense que pur est un qualificatif positif et impur un qualificatif péjoratif, mais een fait pas forcément, mais ce qui est structurant c’est la séparation.
Et troisièmement ça me fait penser à ces jumeaux ou à ces frères qui veulent chiper la place de l’autre, tuer l’autre, dépasser l’autre dans l’amour des parents ou de D. et qui sont si présents dans la Tora. Différents, parce que nés successivement, et partant de là inconciliables et irrémédiablement concurrents.
Bien sur, cela ne répond pas à la question, et c’est un peu court sur l’identité. Mais voyez vous, en tant que goya judaïsante, je ne me perçois pas supérieure à goya tout court. Et si j’arrive à me convertir, je ne me sentirai pas supérieure à la goya judaïsante. Je pense que toutes ces histoires là n’ont pas de sens, qu’il ne faut pas comparer un homme à son frère humain mais un homme au sommum de ce qu’il peut devenir lui même. C’est la leçon de rabbi Zousya :
Près de sa fin, Rabbi Zousya prononça ces paroles : " Dans le monde qui vient, la question qu’on va me poser, ce n’est pas : Pourquoi n’as-tu pas été Moïse ? Non. La question qu’on va me poser, c’est : Pourquoi n’as-tu pas été Zousya ? "
Franchement, la sagesse juive ne s’oppose pas à évaluer une personne sur ses mérites, non sur sa naissance. Et naître juif, que celà soit ou non un privilège "théologique", ça n’empêche personne d’être idiot, ou méchant, ou décevant, bref, quelque soit l’importance qu’on donne à l’élection "concept théologique", il ne faut pas la mélanger avec ce qu’on pourrait appeler le principe de réalité. Quand on revient au principe de réalité, et à chaque essai, ce n’est pas une réussite, dans la Bible, que celà soit pour toute l’humanité ou seulement pour les hébreux. Adam : meurtre d’Abel par Cain. Génération de Babel, génération d’avant de Déluge : pas génial. Mais ensuite, chez les hebreux, pas mal de déceptions aussi (génération du veau d’or, épisode des explorateurs etc...). De trahisons entre frères, de guerres, etc. Alors la supériorité, non, je n’y crois pas vraiment. Une certaine proximité avec la transcendance, oui. Un certain sens du transcendant, oui. Et donc une mission auprès des autres, des goyim . Mais même cela, ça reste très fragile : le judaïsme n’est plus depuis très longtemps une religion prosélyte....alors le rôle auprès des nations, ça s’est un peu figé quand même....
A Nathalie et Yoram,
La particularité du peuple Juif est un thème centrale du Judaïsme au point qu’il est difficile de vivre la religion sans s’y
Heurter a chaque instant.
La liturgie offre un exemple probant.
Mis a part la bénédiction matinale " Shelo assani goy " , qui ne m’a pas fait Goy , vous avez le rituel du Shabbat :
"Tu es unique et ton nom est unique et qui est comme ton peuple Israel , peuple unique sur la terre etc…" ou "dans son repos n’auront place les incirconcis"
Le rituel de toutes les fêtes qui commence par :
"Tu nous a choisi parmi tous les peuples, tu nous a aime etc….."
Toutes les Mitzvoth , même le Shabbat , deviennent : "En rappel de la sortie d’Egypte" se qui leur enlève ,du coup, leur aspect universel.
Maintenant , comme Nathalie le note , faut il y voir quelque chose de péjoratif ?
Que sous-entend la bénédiction de "qui ne m’a pas fait Goy " ?
Que sous-entend la bénédiction de "qui ne m’a pas fait Femme" ?
Doit on les comparer avec la bénédiction "Qui ne m’a pas fait esclave" ?
Et pourquoi en faire une louange si ce n’est qu’un clivage entre deux êtres situes sur le même plan ?
"Dans son repos n’auront place les incirconcis". Le terme Incirconcis est , sans nul doute, péjoratif.
Et d’ailleurs , pourquoi n’auraient-ils pas droit a un repos ces " Incirconcis" ? Mais je n’y reviens pas.
Comme je l’ai écrit dans le forum sur l’appel rabbinique, est-ce que le Judaïsme resterai le Judaïsme si on lui enlevai tout son aspect
"séparateur", particulariste ? Si bien qu’une réforme prendrait bien vite le visage d’une révolution.
Il est vrai , cependant , qu’être juif ne signifie pas seulement pratiquer le Judaïsme et qu’un non-pratiquant ou , comme Yoram le propose,
Un réformiste "jusqu’au boutiste" pourrait vivre en paix avec lui-même.
Mais la intervient un autre phénomène , dont R.Ikor parle longuement dans son livre "Lettre aux Juifs".
Un Israelite , même non-pratiquant , conserve quand même cette idée qu’il est spécial , unique et bon.
De même , le pays d’Israël est spéciale unique et bon.
Ton sa capacité de jugement devient donc étroite, fermée sur elle-même.
Un exemple personnel :
Ma mère est non-juive , d’origine Ukrainienne.
Apres deux générations j’ai repris le contact avec la famille d’Ukraine.
Ils m’ont recompté les horreurs que leur ont fait subir les Russes, les millions de personnes mortes de fin après la guerre,
Les déportations (Eg:Operation Vistule) etc….58 millions de personnes ont trouvé la mort pendant cette période.
J’ai eu le malheurs dans parler a des amis juifs.
Réactions : Ah ! mais les Ukrainiens (tous ?!) ont été cruelles avec les Juifs pendant la guerre.
Pas le droit de souffrir quand on est Goy ?
"Ayesh makhov kemakhovi" (Lamentations ).
AB
Cher AB,
Je ne sais pas argumenter sur tout ça mais il me semble qu’il faut déjà peut être séparer la dimension théologique, c’est à dire conceptuelle, et le vécu subjectif des gens, juifs ou non juifs, que vous citez. Ce sont deux niveau de réflexion différents.
Au niveau théologique, je suis mal placée pour répondre, je vais juste dire qu’évidemment la liturgie laisse une grande place à ce statut exceptionnel qu’est l’élection, mais il y a aussi une critique très vive du comportement du klal Israël dans la littérature prophétique, donc, si vous permettez, match nul...
Quand au vécu subjectif, avec ou sans conditionnement, tout membre d’un groupe a tendance à considérer son groupe (ethnique ou culturel, mais aussi social ou familial), comme le groupe de référence. J’ai vécu avec un Camerounais, d’ethnie beti. Et je peux vous dire que son système de référence était hierarchisé autour d’un sommet ethnocentré. Et je suppose que c’est pareil partout. Et franchement, pas besoin de répéter chaque shabbat qu’on est le peuple élu pour se sentir au centre du monde créé. Un jour, il m’a expliqué qu’au centre du monde, il y avait l’Afrique, au centre de l’Afrique, le Cameroun, au centre du Cameroun, Yaoundé, et au centre de Yaoundé, lui même. C’était une blague, bien sur, mais en fait, ça résume bien la partialité de notre vécu subjectif, qu’on soit juif, ou non-juif.
Il n’y a rien à comparer, d’un côté une fierté ethnique mise à mal par les souvenirs coloniaux et une période post-coloniale apocalyptique, une volonté de revanche, et de l’autre une communauté centrée sur un concept théologique que chaqu’un peut interpréter à sa manière. Mais je voulais juste vous rassurer à ma manière : le klal Israël n’a aucune exclusivité en terme d’orgueil communautaire. Pour autant que je puisse en juger.
Pour les anthropologues, un groupe ethnique se constitue en se forgeant une identité. Mais le mouvement centrifuge (vers la construction de l’identité commune) s’accompagne presque toujours d’un mouvement de différentiation, donc plus ou moins de rejet vis à vis de ce qui n’est pas "nous". Là commencent les problèmes : ce rejet des "non-nous" consubstantiel à la construction de l’identité commune peut être vécu de façon non violente, non péjorative, comme une séparation, ou comme une angoisse, une peur, une haine etc...bref, comme du "racisme" authentique, donc violent. Mais ce choix il vaut pour tous les groupes. A mon avis. Et chaque groupe, en fonction des temps et des lieux, génère des réponse plus ou moins opportunes face à ce dilemme. Je ne vois pas pourquoi le klal Israël serait à ce jeu plus mauvais qu’un autre.
Bien cordialement.
Chère Nathalie ,
Je ne cherche pas a dénigrer le peuple Juif , qui n’est pas plus mauvais que les autres sur ce sujet la non plus.
C’est les propos de Massorti qui me déçoivent un peu sur ce forum et sur celui de l’appel des Rabbins .
En effet , sur le forum des sciences historiques YD avait bien tranché entre la vérité historique et la vérité "Thoraique" et
Ne s’était pas essayé aux accommodements qui tournent rapidement a la farce.
Je n’ai toujours pas intégré ce concept et ne suis toujours pas d’accord avec YD sur ses conséquences, mais , au moins les choses étaient tranchées .
Je m’attendais a la même chose au sujet du racisme car je pense que toute tentative de faire du Judaïsme "standard" une religion pluraliste et universelle
Mène a une impasse.
Ce qui explique ma réaction sur ce forum et sur l’autre lorsque YD nous fait part d’une justification "Halakhik" au droit de louer a un musulman.
J’aurai préfère qu’il tranche la aussi et mette de coté les textes et les lois.
De même que ca ne le dérange pas de continuer a dire "Vezoth Hatorah asher sam Moshe lifne bebe Israel" bien que ce ne soit pas historiquement vrai,
Ca ne devrait pas le déranger de dire "ata behartanou" , bien que ce ne soit plus vraiment de bon gout.
AB
AB.
Tout d’abord j’apprécie peu vos récriminations sur le temps qu’il me faut pour écrire sérieusement sur un sujet rarement traité et difficile. Vous êtes très gentil , mais je ne vous dois rien et vous n’êtes pas à ma place et dans mon emploi du temps. En plus « les massorti sont comme les autres », immédiatement la généralisation, ridicule ! Je ne suis pas "les massorti ", je suis moi-même avec mes obligations très diverses et de plus « les autres », cela ne veut rien dire.
Pour cet article sur les massacres bibliques (c’était la question et non celle du racisme que je veux bien traiter, mais ensuite), vous patienterez que je termine et je me passe de vos récriminations. Si vous voulez fournir une bourse d’écriture et de recherche, elle sera bien venue et aidera à accélérer le rythme en permettant de dégager du temps libre.
Vos réactions qui consistent principalement à faire du judaïsme un bloc idéologique à prendre ou à laisser est fausse à tous les niveaux : historique, philosophique, sociologique… Il semble que le fait religieux, y compris la halakha , et ses modes de fonctionnement complexes, vous échappent. Je ne sais dans quelle yeshiva vous avez séjourné, mais on devait faire plus de par-cœur que d’analyse. Vous avez commencé à lire des ouvrages sérieux sur tout cela, continuez et vous finirez par acquérir les instruments d’un jugement nuancé.
Si vous venez, à travers ce site, régler leur compte à quelques rabbins bornés auxquels vous en voulez apparemment, cette adresse n’est pas la bonne. Si vous êtes incapable de mettre un texte dans sa dimension textuelle et dialectique et réduisez le judaïsme à quelques slogans, nous perdons notre temps et tout argument apporté glissera sur vos opinions toutes faites et sera inutile.
Vous voudriez que la question soulevée par des rabbins (louer à des arabes) à un niveau halakhique reçoive une réponse sans rapport avec la halakha … mais j’ai répondu aussi bien au niveau éthique, politique et halakhique. Il est justement fondamental de montrer la déformation de la halakha faite par ces rabbins , même si le fond de la question reste politique. Si je réponds, c’est au niveau rabbinique et donc en prenant en compte la dimension de la halakha (et je ne fus pas le seul rabbin à le faire). Leur laisser ce terrain sans réagir à ce niveau, c’est faire au contraire le jeu dangereux du fondamentalisme qui se veut la seule option religieuse possible et légitime. Vous semblez penser la même chose et vous faites donc le jeu du fondamentalisme que vous condamnez…
Ma position, partagée par tout le judaïsme moderniste (des modern-orthodoxes aux reform, soit la majorité des Juifs dans le monde et pas des moindres, sans compter les orthodoxes ouverts et critiques qui existent également), est que le judaïsme est autre chose que des slogans de gens enfermés dans des lectures simplificatrices. Ce monde juif éclairé existe, écrit, enseigne… à vous de prendre la peine de le découvrir. Il est tout aussi standard et légitime que le fondamentalisme auquel vous réduisez une grande religion.
Yeshaya Dalsace
Cher YD,
Certaine de vos réponses sont immédiates mais détaillées. C’est pour cela que j’ai cru que vous ne comptiez pas aborder ces sujets.
Je m’excuse d’avoir été "Hoshed biksherim".
J’ai étudié dans les Yeshivoth Orthodoxes ou la philosophie n’a pas beaucoup de place.
J’ai été fasciné par les Yeshivoth "datit Leumit" d’où sortent des écrits plus modernes.
Mais , finalement , c’est aussi de la qu’est sorti "l’appel".
Je ne peut rendre des comptes a tous ces gens la , car , dans leur système de pensée , il restent logiques avec eux-mêmes.
Vous , vous vous placez quelque part entre deux mondes : Ca a un prix.
Je suis trop simpliste et binaire , c’est clair. Mais j’ai du mal a croire que tout le monde du Judaïsme passe son temps a philosopher
Sur ce qu’il lit , qu’il dit , qu’il fait.
En attendant vos réponses je cesse d’empoisonner vos Forum.
AB
Cher AB, n’en faites pas trop quand même, YD n’a jamais été jusqu’à dire que vous empoisonniez son forum !!! C’est lui qui a créé cet espace de discussion, et je ne crois qu’il y fasse une police particulièrement sévère. Acceptez néanmoins qu’il réagisse à vos propos, comme n’importe qui.
Vous avez l’habitude de parler avec des gens qui sont convaincus que seule une certaine façon de voir les choses est cashère. Chez les massortim, c’est différent, et vous pouvez bien exprimer vos doutes ou vos idées. La liberté d’expression est totale. Mais j’ai l’impression que ça vous amuse de jouer avec le feu et que vous vous attendiez à des sanctions. Au point même de les voir là ou elles ne sont pas !
Un rabbin n’est pas une sorte de père et les fidèles des enfants qui feraient des bêtises et qu’on devrait remettre sur le droit chemin. Un rabbin est un spécialiste de la Tora écrite, de la Tora orale, quelqu’un qui a pris le temps d’étudier et qui en sais plus que les simples fidèles, et qui étudie pour ceux qui ont moins de temps parce qu’ils travaillent. Et à ce titre là, c’est un guide. Mais en aucun cas il ne peut se permettre d’être adulte à votre place, ou de faire des choix de comportement ou de pensée à votre place. Sinon, il n’y aurait plus de libre arbitre, et le libre arbitre est central dans la religion juive.
Cordial shalom
Bonjour,
J’ai à peu près le même "problème" que A B.
Celà fait maintenant 4 ans que je me pose ces questions sur la violence et l’exclusion dans la Bible et le judaisme.
J’était très religieux et à cause de questions de ce genre j’ai "laché" le judaisme et j’ai étudié (presque) toutes les religions du monde.
J’en ai trouvé de fort intéressantes, mais il n’y a que pour le judaisme que j’avais des preuves (relatives peut-être :codes dans la Thora, prophéties réalisées, antisémitisme irrationnel...).
Je me demande donc si je dois faire le choix entre le Vrai et le Bien, qui sont apparement différents (!)
Cher Moshe,
Heureux de constater que d’autres personnes pensent comme moi.
D’autant que nous sortons de "parashat zakhor" ou je n’ai pu m’empecher,
durant la lecture de "Timhe et zeher amalek" , de repenser a ce forum.
J’espere que le Webmaster va publier sont article dans peu de temps ou,
au minimum nous faire part de ce qu’il a trouver sur la question.
De quelles sortes de preuves parlez vous ? (de preuves de quoi).
AB.
L’article se transforme peut-être en véritable livre et multiple recherches... désolé, cela n’en finit pas... mais la question est tellement intéressante.
Amalek n’est pas une race, mais un archétype et a toujours été vu comme tel chez les sages . je ne pense pas que ce soi le point le plus difficile.
En attendant, lisez ou relisez le Guide de Maimonide , il explique assez clairement que tout cela c’est des idées et pas des gens.
Bien à vous.
Yeshaya Dalsace
A.B. , je parle de preuves que la Torah est vraie.
Cher Moché,
Moi aussi je suis passé par un stade de questionnement dans mon évolution spirituel. Je me suis tourner vers ce cite très bien organisé pour valider mes doutes au lieu de chercher des personnes capables d’y apporter des réponses sérieuses.
Ce n’est qu’à travers l’offre d’un internaute se dénommant Dr Gadget (qui est certainement plus que docteur vu l’ampleur de ses connaissances dans tous les domaines possibles et inimaginables) que j’ai commencé à m’apercevoir combien le discours de Y Dalsace (à qui je dois aussi certaines choses) est subversif.
Je trouve votre question génial et légitime. Je ne pense pas que vous etes le premier à la poser. J’ai une idée de réponse mais je n’aurais pas la prétention de prendre la parole pour vous répondre.
Je vous propose de lui écrire vos questions, je ne crois pas qu’il refusera d’y répondre drgadget@hotmail.co.uk
Il est intéressant que l’on qualifie de subversif un propos somme toute bien banal et surtout honnête : tenir compte des faits étudiés dans le monde universitaire et largement argumentés… Et la réponse que je propose comme la plupart des rabbins éclairés, y compris le Grand rabbin de France : ne pas confondre les faits historiques éventuels (j’en laisse l’étude aux universitaires) et retourner aux textes et aux rites, ce qui a toujours été le propos du judaïsme.
Trouver ce discours subversif montre combien certaines personnes ont soif de certitudes à tout pris, même sur le compte de la rigueur intellectuelle ou en niant des évidences, mais plus grave encore : en niant l’extraordinaire fécondité des textes en s’enfermant dans leur prétendue historicité. Rien de nouveau sous le soleil et le monde s’est toujours divisé en deux catégories d’esprits : ceux qui acceptent le doute et la discussion et ceux qui préfère la flagornerie rassurante (en général les deuxièmes rêvent de faire taire par tous les moyens les premiers).
Intéressant également l’échange d’adresse mail sous le manteau de notre anonyme Gadget qui n’est rien d’autre qu’un ultra orthodoxe au discours formaté et qui n’a jamais apporté un argument solide sur ce forum, face à la contradiction. On dirait du trafic d’idée pour se rassurer… opium quand tu nous tiens.
Curieux également comme le sujet remonte en surface chaque année avec Pessah… et le hametz dans tout cela ???? et l’étude ????
Non, on préfère spéculer sur le réalisme de nos récits épiques… en niant tout bon sens. Et c’est moi le subversif !
Si Gadget avait une vraie réponse, on la publierait ici, qu’il nous la donne au lieu de faire passer des mails sous le manteau comme des photos honteuses !
Le lourd limon de l’Egypte nous colle au pied !
Lisez La religion sans déraison
Yeshaya Dalsace
Cher Tous,
Cette fois , je prends la défense du Rabbin YD car il fait preuve d’honnêteté intellectuelle
Sur de nombreux sujets « épineux ».
Je n’aime pas la façon d’agir de Ilan , Shara et Dr Gadget, qui propose un échange d’email en dehors du forum.
Ont-ils peur du ridicule (Thora et science) ?
Ont-ils quelque chose a cacher (Judaïsme et racisme) ?
Excusez-moi de sembler aussi suspicieux , mais j’ai assez vécu dans les milieux Orthodoxes pour me le permettre.
Et puis mes origines me rendent « chatouilleux ».
Je préfère le long silence du rabbin YD qu’une tentative de réponse « bourrage de crane » du style :
– C’est Dieu qui nous a élu ( = c’est pas de notre faute si nous sommes les meilleurs).
– Les autres peuples ont « refusé » la Thora (= les lâches) et méritent notre dédains (= c’est pas du racisme).
– L’histoire prouve que etc… Nous sommes un petit peuple mais nous « foisonnons » de grands hommes (pas forcement croyant, d’ailleurs) etc….
Pour les deux premiers points , il ne faut remarquer que les autres religions , les autres peuples , pensent la même chose.
Ils ont fait le bon choix et Dieu est avec eux. Ils sont prêt a tuer ,et même a mourir, pour leur foi.
Pour le dernier point, cela dépend de ce que l’on regarde.
Le monde Occidentale , Judéo-chrétien, ne regarde souvent que lui-même et donc n’est pas prêt de trouver de grands hommes ou de grandes vérités ailleurs.
A ce propos , je voudrais répondre a Moshe lorsqu’il parle de preuve historiques que la Thora est vrai
Avec une petite anecdote.
Un collègue de travail ,non-pratiquant, étudie le « tanah » avec sa fille pour la préparer au BAC.
(En Israel , ca fait partie du programme).
Il me dit avec stupeur , comme il fut étonné en lisant les « parashot » de malédictions car cela colle étrangement avec la réalité tout au long de l’histoire.
Je me suis rappelé les écrits du professeur I.Finkelstein (entre autre) , qui nous explique qu’il semble que cette partie de la Bible fut écrite après la déportation des 10 tribus du Nord et un peu avant le tour de « Yehuda » , lorsque le danger était imminant. Vu comme ca , ca fait moins « prophétie ».
De plus , il faudrait définir la « Thora » et le concept de « vraie » avant de parler de Thora « vraie ».
AB
AB.
Moi aussi je trouve le silence de YD honnête et légitime. Et même si ce silence s’avère éternel, le silence vaut mieux qu’un discours sans fond, qui est marché courant dans le monde d’aujourd’hui (orthodoxe ou pas, allez écouter les conférences d’Akadem et marrez vous bien)
Par contre je ne comprends pas comment vous vous suffisez de ce silence, vous qui avez tant étudiez dans les Yéchivot, aucun de vos rabbins a eu la modestie d’admettre la légitimité de vos questions et d’y rester silencieux ?
Même si je suis d’accord que Gadget manque de tact, ce n’est pas le cas d’Ilan Taïeb (de souvenir béni, sur ce forum) au contraire, je trouve son mode de raisonnement hyper-pertinent. J’avais beaucoup de présupposé sur l’orthodoxie qui grâce à lui (vraiment grâce à lui) j’ai su faire la différence entre l’orthodoxie qui est un mode de pensée extrêmement fondé et la vague idée de « l’orthodoxe » qui ne signifie pas grand chose, car il y a de tout partout.
Je ne comprends pas trop le rapport entre le discours de YD et l’adjectif « subversif », mais c’est vrai qu’il tourne souvent en rond comme vous l’avez remarqué (et comme il le dit lui même dans un autre forum). C’est certainement ce que lui reproche le copain d’AB (d’ou il le connaît ??) et je partage pas mal le fond (mais pas la forme) de son problème. YD a une rhétorique tirée sur épingles mais la réponse sera souvent pas clair (c’est personnel mais j’imagine que je ne suis pas un cas isolé) Ilan Taïeb, même s’il n’est pas souvent là, le message qu’il véhicule est transparent. Peut-être que je suis bête !
J’aime bien YD dans la mesure ou son ouverture d’esprit offre de nouveaux champs de réflexion. Mais il vire (à mon goût), trop rapidement vers des recherches universitaires qui comme le sait chaque universitaire, ne sont que des propositions, non pas des conclusions.
Cher Ab, votre procédé de recherche dans des livres écrits par tel ou tel égyptologue fait sourire, vous vous sentez comme un nain devant YD qui vous fait danser comme une feuille morte au gré du vent. Aher, lui n’est pas dupe mais il en a marre de vous bichoner alors il va se faire un cheeseburger au Macdo’. Vous essayez d’imiter la rhétorique d’YD (et c ‘est pas mal) mais vos années d’étude (à vos dires) devraient vous donner une maturité d’analyse qui semble vous manquer.
Voilà quelques questions pour vous Ab (avec la permission de YD ?)
Pourquoi ne croyez-vous pas au christ ?
Pensez-vous que les chrétiens sont tous plus bêtes que vous ?
Ne considériez-vous pas les recherches universitaires sur ce sujet comme valide ?
Vous êtes-vous sincèrement penchez sur la question ?
Avez-vous peur de la vérité.
Goûtez et vous serez peut-être sauvé.
Anonyme
Paris.
Salut Anonyme Paris,
Puisque tu parles de moi, je ramène un peu mes fesses sur ce forum de nazes qui bouge autant en ce moment qu’un obèse enfermé devant "carré V.I.P" avec un pack Mac-Do.
J’ai pas compris ton rapport avec le Christ, mais je m’en fous un peu en fait......
AB, as-tu trouvé enfin une solution pour le seder ? Si non, j’en ai une : Il y a plein d’études universitaires critiques sur la Sortie d’Egypte. Pourquoi ne pas en étudier deux opposées [parce que les universitaires ne sont pas pires que les rabbins pour dire tout et son contraire en le prouvant par des arguments irréfutables], puis lancer une étude sur ces deux textes à table en faisant croire à ta famille bons séphs bien trads qu’il s’agit de commentaires conventionnels ?
Bonne idée non ? Je la conseille à tous les hérétiques de ce forum !
(mais moi je ne vais pas le faire, car je trouve le niveau de ces recherches assez nul et pas assez excitantes)
Faut pas exagerer…
Salut à tous,
A YD,
Désolé de me mêler de ce qui ne me regarde pas mais franchement c’est assez piteux comme réaction. Encore une fois vous mettez tous les ultra-orthodoxe (je n’aime pas ce terme mais je l’utiliserai par convention) dans un même sac. Ce n’est pas parce que Gadget ou d’autres ne suivent pas votre mode de pensée qu’ils se trompent ! soyez ouvert et admettez que peut-être vous avez tort autant que vous entrevoyez qu’ils ont tort. C’est cela l’ouverture d’esprit.
Quand vous dites que « trouver ce discours subversif montre combien certaines personnes ont soif de certitudes à tout pris, même sur le compte de la rigueur intellectuelle ou en niant des évidences », c’est votre point de vue. apprenez à vous libérer de vos présupposé pour appréhender correctement un mode de pensée qui peut-être vous dépasse.
Nous lisons dans vos réactions un dédain automatique à tout ce qui touche de l’orthodoxe et c’est dommage.
Les orthodoxe ne nient pas l’extraordinaire fécondité des textes et ne s’enferment dans leur prétendue historicité plus que vous ! Vous êtes d’accord que cette fécondité a des limites. On pourrait alors faire dire au texte le contraire de sa lettre, le débat n’est autre que de définir ces limites
Rien de nouveau sous le soleil et le monde s’est toujours divisé en deux catégories d’esprits : ceux qui acceptent le doute et la discussion et ceux qui préfère la flagornerie rassurante (en général les deuxièmes rêvent de faire taire par tous les moyens les premiers).
On pourrait vous dire la même chose, Ilan, Gadget et d’autres ne viennent pas salir votre cite, au contraire il l’agrémente. Pourquoi d’une manière délicat, certes, vous les faites taire ? vous vous demandez pourquoi gadget ou d’autre offre leur mail pour débattre à l’extérieur du forum.
Allez soyez ouvert et ne me faites pas taire à moi aussi.
Amicalement,
Daniel.
Tout d’abord, je suis comme vous et n’aime pas les étiquettes réductrices. Hélas, il faut bien utiliser un minimum de « boites » avec prudence.
Je n’ai pas dit que Gadget se trompait, il n’a pour le moment rien écrit de convaincant et se tient à une vue « magique » de la Tora sorte d’ovni au dessus de la science d’après ses descriptions. A mes yeux cela ne veut rien dire et ne représente qu’une pose idéologique, mais je la respecte et comprend que sans cela son monde s’écroule.
Je trouve que c’est une lecture absurde de la Bible et contraire à celle de la tradition qui se fiche pas mal du vraisemblable et de l’historique (notion apparue en occident très tardivement).
Je suis tout à fait prêt à reconnaitre que j’ai tort si on m’apporte un argumentaire solide. Je ne fais que constater l’état des connaissances actuelles fruits de près de 300 ans de travaux par des milliers de savants et constate que leurs contradicteurs n’apportent aucun argument étayé et solide. Mais la vérité va peut être éclater et contredire tous les universitaires pataugeant dans le mensonge, je suis prêt à cela et ne suis fermé à aucune hypothèse. La vraisemblance a néanmoins ma préférence sur la spéculation et le fantasme.
Je ne dédaigne pas l’orthodoxe (cela d’ailleurs est une boite pleine de trous et je peux très bien me mettre dedans, je ne crois pas être différent de bien des amis orthos tout à fait ouverts et nous avons dans le fond le même mode de vie et de pensée). Par contre j’ai le plus grand mépris pour le fondamentalisme obtus et la crétinerie érigée en vertu.
Je ne fais nullement taire Gadget et compagnie, j’ai créé ce site qui est d’une rare ouverture notamment par son forum et les ai invités plus d’une fois à fournir de bons argumentaires et articles qui y seront publiés.
Vos accusations me semblent donc totalement infondées.
J’attends l’article (ou la traduction de l’article) ou même le lien vers l’article… ou la référence de l’ouvrage démontrant les thèses de la stricte historicité biblique. Pour le moment silence radio. Cela me semble assez révélateur tout de même.
Un bien long forum pour essayer de contredire un article posant une question de fond, mais pour le moment : aucun résultat.
Yeshaya Dalsace
Cher Tous,
Tout d’abord ce débat n’est pas a sa place, nous sommes sur le forum de Judaisme et racisme.
Mais, finalement tout est lié.
J’ai cependant été jeter un œil sur le « Guide des égarés » et j’y ai trouve des choses étonnantes.
Tout d’abord :
Commençons par « Anonyme Paris » :
Je suis conscient de ma médiocrité et si j’ai l’air d’imiter YD ou de prendre a la lettre une quelconque lecture
C’est parce que mes connaissances sont limitées. C’est parfois un plus ,car cela me pousse a ouvrir les livres pour vérifier
Telle ou telle affirmation.
C’est aussi une attitude très « Talmidique » de pousser une proposition a l’extrême , de se casser le nez , pour finalement trouver une solution intermédiaire.
Nous avons tous tendance a généraliser et, quand je parle des milieux Orthodoxes , je parle de ceux que j’ai connu.
Ils sont nombreux ,cependant.
Dans ces milieux, pas de réponses a mes interrogations car pas de questions. Ceci est vrai pour les sciences comme pour le racisme. La Thora est la source de vérité , pas question de la remettre en cause. Nous sommes tous limités , pas apte a comprendre les messages. Seules certaines personnes etc... qui sont tous morts ou inaccessible etc….
Ilan m’a déçu. Apres avoir présenté le déluge comme « Un caillou dans l’eau pendant 150 jours » il est resté sans réponse
Devant l’irréalisme du récit Thoraique , remis en proportion.
Ma mère est Chrétienne et même Témoin de Jehova. Cela ne m’a jamais attiré. Le concept de Jésus en tout cas.
La seule chose qui est bien , c’est le coté universelle de cette religion.
A AHer,
Pas question de tricher avec mes enfants : Ils sont trop grands.
Aujourd’hui , je suis déchiré entre un enfant qui repousse la religion en bloc et un autre qui frôle l’extrémisme dans le Sioniste religieux. Ce dernier m’exaspère , parfois, par ces discourt extrémistes venu tout droit de Rabbins qui sont pourtant universitaires ! Incroyable. Imaginez un public composé de professeurs et d’ingénieurs, qui écoute des discours que l’on donnait un des illettrés, il y a 70 ans en Algérie. Incroyable, mes vrai.
Parfois je le remet en place (mon fils), en lui rappelant d’où il vient.
L’autre, qui rejette la religion, m’exaspère aussi car il y a de belle choses dans la pratique religieuse.
Surtout en ce qui concerne les rapports hommes/femmes. En cela , je me rapproche un peu de Massorti .
J’oubli le cote « historique » et je m’attache au sens profond de l’accomplissement de certaines Mitsvoth
, c’est-à-dire (c’est mon explication personnelle aujourd’hui), au conséquences de ces actes sur la société et les individus.
A YD,
J’ai tenté, une nouvelle fois, de lire le guide des égarés.
Lorsque j’étais orthodoxe , cela me semblait de l’hérésie. Plus tard , le cote philosophique me repoussait un peu.
Aujourd’hui , je commence a y prendre gout et y voit un grand rapport avec mes interrogations actuelles.
En ce qui concerne les points soulevés, je me suis servit de l’Index en cherchant « Amalek ».
Les deux passages proposés sont plutôt décevants. Je n’ai pas le temps d’écrire l’intégralité du texte
(Apres les fêtes) mais le premiers passage nous fait part de fait que Dieu puni en fonction de la faute.
Ainsi , Amon et Moav , n’ont pas a être détruit. Par contre « Amalek » , du fait de la grandeur de sa faute, lui doit être détruit. Maimonide nous rappelle qu’il en va de même pour un individu comme pour un peuple.
Le second passage est encore plus explicite. L’auteur nous explique l’utilité du passage biblique concernant les descendant de Essau et de Seir. Le but est de nous mettre en garde de ne pas tuer tous les habitants de ses contrés car tous ne sont pas des descendants d’Amalek » Maimonide prend donc bien le texte dans son sens premier.
Il est vrai que l’ensemble du livre parle des Allegories dans la Thora. J’y reviendrai après les fêtes car j’y ai decouvert d’autres passage qui concernent le forum de Thora et science .
Bonnes fêtes a tous.
AB
Faire taire les gens…
Quand vous dites que Gadget « se tient à une vue « magique » de la Tora sorte d’ovni au-dessus de la science d’après ses descriptions ! A mes yeux cela ne veut rien dire et ne représente qu’une pose idéologique, mais je la respecte et comprend que sans cela son monde s’écroule. » Moi, j’appelle cela « faire taire les gens » ! car en deux mots vous dites c’est un pauvre type et je le respecte !
La tradition.
Quand vous dites que vous trouvez sa lecture de la Bible absurde et contraire à celle de la tradition qui se fiche pas mal du vraisemblable et de l’historique… vous prenez votre lectorat pour des imbéciles. La tradition est assez clair sur le sujet : Matsa zo chéanou ochlim….pessah zo chéanou ochlim… peut-être que cela ne fait pas parti de votre haggadah ? La haggadah contredit votre position. Et si vous lisez la aggada allégoriquement alors
C’est à vous d’amener des articles sérieux pour valider vos positions. Pas en criant sur tout les toits que 300 ans d’étude universitaire par des milliers de savant pensent le contraire (ce qui est tout à fait faux) . Par ce type de réponses vous avorter le débat.
Recherches universitaires
Aussi je m’étonne que vous ignoriez les recherches « universitaires » allant dans le sens de la tradition orthodoxe ! Les universitaires ne pataugent pas dans les mensonges, loin de là, ils utilisent des théories très précises pour évaluer et donner une idée du déroulement de l’histoire « selon » ses théories. Hors ses théories ne tiennent pas en compte la possibilité du miracle, (sinon toute les recherche sont biaisées) de la présence de Dieu et de ses agissements dans l’histoire. N’importe quel chercheur vous dira que toutes leur découvertes sont dépendante de théories qui ne supporte pas le paramètre du miracle, et que, si miracle il y a eu, toutes leurs résultats sont nuls et non avenus.
D’excellent articles ont été écrits sur ce sujet, mais vous avez l’air de ne pas vouloir les lire ! je ne comprends pas pourquoi ?
C’est pour cela, qu’étant donné que les recherches universitaires sont assez subjectives et spéculatives (elles restent cepandant tout a fait passionnantes) puisqu’elles se doivent d’ignorer un paramètre qui selon la bible a maintes fois été en fonction (et n’a jamais aucune preuve du contraire). Je serai curieux de connaître votre parcours universitaire !
Désolé d’être un peu rude, mais si vous étiez honnête vous feriez un article en mettant en opposition les différents résultats pas en ignorant ceux qui vous semblent incorrect, et en faisant taire ce qui tante de rendre à la Tora son droit d’aînesse !
Cordial Chalom
Daniel
Je ne fais taire personne et pas vous non plus. Si vous avez un bon article à proposer, je suis preneur, donnez le lien. Je ne crois pas être malhonnête, au contraire, je poses les vrais questions.
L’argumentaire miracle ne vaut que pour les miraculés de la foi. Il est utilisé par tout un chacun pour « prouver » tout et n’importe quoi, du christianisme jusqu’aux croyances les plus farfelues… Je le rejette comme argument car il ne veut rien dire et représente le joker avec lequel on peut avancer toutes les bêtises possibles. J’attends d’un judaïsme raisonnable autre chose de plus sérieux que d’avancer des arguments miraculeux à dormir debout et contraire à toute rationalité.
La question qui m’intéresse n’est pas la foi à tout prix, la religion pour illuminés, pour cela il y a les très talentueux et inimitables Amnon Yitshak, Ron Chaya, Zamir Cohen et autres prêcheurs dans le style.
Ce qui m’intéresse c’est la emouna au sens premier du mot, pas la foi du charbonnier ou les arguments pour illettrés, mais la foi des profondeur, celle des grands penseurs rationalistes de Maimonide à Rosenzweig. Je fais parti des gens un minima rationnels.
Je propose donc autre chose que vous, une autre voie : la conciliation entre la rationalité et la connaissance universitaire avec un judaïsme et une émouna acceptable pour les esprits critiques.
C’est le propre de mon école de pensée.
Mon niveau universitaire, pour répondre à votre question, est le DESS en sciences sociales et judaïsme, mais cela n’a aucun intérêt en soi car ce n’est pas mon opinion qui compte mais celle des chercheurs et je ne connais pas d’universitaire qui défende la position de Gadget et la votre.
Pour la bibliographie : voir la fin de l’article concerné http://www.massorti.com/Le-rapport-... car ce forum-ci porte sur le racisme et non sur l’histoire et l’archéologie.
Hag Sameah
Yeshaya Dalsace
Cher YD,
Avez vous finalement ecrit qq chose sur Judaisme, racisme et cruaute de certains textes ?
AB.
alors AB, tu sors de Centrale en plus de toutes tes années de Yéchiva ?
Si il avait écrit il l’aurait publié et tu serais déjà au courant banane
Et toi tu t’emmuis ?
c’etait juste pour lui rappeler avec politesse.
Du style : "Ayeka"
AB
Ab, j’admire ta politesse et ton calme à tout épreuve,
Fabienne, apprends à écrire le français ou achète-toi un nouveau clavier, sinon toujours aussi pertinentes tes remarques ah ah
Bonjour,
quelqu’un peut-il m’expliquer comment comprendre la 3ème loi noachique, l’interdit de l’idolâtrie aux non-Juifs : tout non juif qui a une religion et croit en le ou les dieux de sa religion est-il considéré comme idolâtre ? Pour prendre un exemple simple : un hindou ?
Quelle est d’ailleurs la conséquence en termes de sanction, de contact avec les Juifs, etc.?
Merci d’avance
Il faudrait définir ce qu’est l’idolâtrie... Il n’est pas dit que l’hindouisme soit une idolâtrie, ils croient en une divinité invisible dont les divinités représentées ne sont que des avatars.
Bonjour, c’est très intéressant.
Pour de multiples raisons. Le peuple, issu des patriarches et devenu, par Alliance, Israël, un peuple qui est fait Nation, par la Torah de Moïse. Mais peut-on parler de judaïsme avant le premier temple ? Plutôt d’enfants d’Israël. La nation juive est l’élection d’un peuple pour recevoir et transmettre l’enseignement. Partie d’un couple stérile, cette ,notion de nation est très importante. Car elle inclut filiation et transmission. Religion de l’Alliance. Qui accueille en son sein les autres. Mais un converti n’est pas accepté comme le veulent les textes, il doit être plus zélé que les nés Juifs sans bar mitzvah. Pourquoi, car la filiation compte sans constituer pour autant une "race". Il n’y a pas de race juive. Regardez les anti sionistes et d’autres, batailler pour savoir si les ashkénazes, qui ont une culture plutôt occidentale, rhénane, sont de vrais descendants, euh de qui d’ailleurs de David ? Il n’y a vraiment rien qui puisse éclairer le sujet des conversions massives, si bien qu’on se les jette à la figure disant tout et son contraire. Les Berbères on sait qu’il y en a, mais judéo-berbères, (et judéo espagnol), sinon pourquoi une langue à part ? La linguistique, et le fait que notre peuple écrive, disqualifient toutes les thèses séduisantes mais de mauvaise fois. De Koestler, qui, contrairement à ce qu’on dit avait l’intérêt des sionistes de l’enseignement en, Israël. Il n’était pas historien, et la thèse ne tient pas debout. Vraiment pas. Mais si ces ashké, nazes, soi disant de carton étaient à 90% slave, la belle affaire. Surtout pour le sionisme qui n’a pas de vision raciale subjective. Ils ne comprennent pas, ou plutôt, les gens comme Sand (historien...du cinéma !) qui font semblant d’y croire. Comment, un provocateur a perverti ce faux débat, caressant dans le sens du poil tous les juifs antisionistes qui n’ont pris le temps ni d’aller en Israël, encore moins de lire les sionistes. Mais Sand le fait pour eux, pour le pire. Il attaque Akadem et les sionistes de gauche. Bon, mais les arguments ne peuvent les atteindre, pas plus qu’un tract mensonger, séduisant, pour les ignorants. Un cadeau pour les antisémites. J’aimerai qu’on parle du racisme anti-arabe des Juifs du Maghreb, en France et en Israël, le rapprochement des lepenistes et de 7% d’électeurs juifs (impensable il y a peu. La LDJ craint un grand remplacement, en France, et la démographie des Arabes, en Israël. Ils parlent d’envahisseurs. C’est ce qu’on disait à ma grand mère quand, apatride juive, elle débarquait en France. Avec 900000 réfugiés, faisant de la France le premier pays d’immigration du monde. Où sont ils ces républicains espagnols, ces FTP moï, etc ? Au cimetière des braves, au gouvernement, dans les rédactions, du moi,ns leurs enfants ces Aaron et Jacob avec des noms à coucher dehors, quand ils ne sont pas morts sont devenus la France. Et ils ont subi un racisme inimaginable, même des soi disant rapatriés (ils n’étaient jamais venus, alors réfugiés français). La LDJ n’a pas le droit de parler au nom des morts de la shoah, ni en mon nom. En fait ils sont des machines à fabriquer du racisme. Les Algériens juifs ont parlé arabe, et écrivaient arabe. Maïmonide écrivait arabe. Comment être raciste des frères culturels d’une des famille de Juifs. Je mange des gefilte fish et je ne vois pas de différence entre un couscous berbère et un couscous juif berbère. Tuer l’arabe en soi, c’est sioniste mais c’est dommage. Je n’ai rien contre les Allemands d’aujourd’hui, et pourtant leurs pères ont décimé les miens. Tout ce qui ne va pas vers la paix s’éloigne de la Torah, shalom.
Il est facile de se plaindre de la xénophobie des autres, plus dur d’accepter les autres comme ses prochains, et étouffer la xénophobie en nous. Les préjugés sont des restes de survie (connais pas, danger) mais le racisme concerne tout le monde. Balayons devant nos portes, accueillons l’autre et là nous pourrons être de bons humains. Et, puisque le monde à les yeux braqués sur nous, de bons Juifs. Impeccables, des Mensh, en toute humilité, mais sans humiliation.
Toda