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Petit guide du Juif en vacances

Petit guide du Juif en vacances

La vie de la communauté juive est durant l’année scandée au rythme des fêtes, des shabbatot, des cours et des conférences.
Arrive l’été et l’on se retrouve souvent coupé d’un cadre porteur

, parfois même totalement isolé dans un coin de campagne perdu.

Cette parenthèse des vacances devrait-elle être vécue comme un temps vide du point de vue juif ? Certainement pas, car le judaïsme est affaire de chaque jour, de chaque heure et même de chaque instant.

Voici donc quelques conseils pour aider celui ou celle que la perspective des vacances inquiète.

L’autonomie individuelle.

Tout juif devrait, en étudiant un peu correctement sa tradition, acquérir une certaine autonomie. C’est-à-dire connaître suffisamment les règles, les rites et les textes pour se débrouiller seul dans les circonstances les plus diverses. De toute façon, il peut si nécessaire contacter un rabbin  , (même par téléphone). Cette autonomie lui donnera la possibilité d’aller partout en gardant son judaïsme bien en main et de trouver les réponses et les solutions les mieux adaptées à sa propre situation, ainsi que de décider en pleine connaissance de cause du niveau d’observance qui lui convient. Cela exige un petit travail de « limoud   » et de réflexion tout au long de l’année pour se construire un judaïsme bien à soi. L’été est une très bonne occasion de se retrouver face à soi même, à ses progrès et à ses manques.

Le minimum vaut mieux que rien.

Beaucoup de gens, sous prétexte qu’ils connaissent mal, ne font rien. C’est créer le vide par peur du vide ! Mieux vaut faire ce que l’on sait, à sa façon, en hésitant et prendre peu à peu de l’assurance que de renoncer. Et s’il y a des erreurs de faites ? Ce n’est pas grave, chaque mitsva est toujours bonne à prendre ! Chaque mitsva a une valeur pour elle-même. Nous partons du principe que qui peut le moins pourra le plus...

Le Shabbat.

Où que l’on se trouve, l’heure du Shabbat est le coucher du soleil et sa fin la nuit tombée, lorsque l’on aperçoit trois étoiles.

En tout cas on ne voyagera pas le Shabbat.

On peut partout préparer ses repas à l’avance ou s’arranger pour avoir de quoi grignoter agréablement sans nécessité de faire de la cuisine. On trouvera un coin pour allumer les bougies (qui doivent tenir jusqu’à la nuit noire du vendredi soir, même si l’on fait entrer Shabbat très à l’avance en été).

On peut très bien dire l’office seul ou une partie de l’office (on a au minimum emporté son siddour  , d’où l’importance de s’habituer à s’en servir toute l’année). L’essentiel est de créer une ambiance juive et de Kedousha  .

On dira Kidoush   sur un simple verre de vin casher   si on a prévu un tel vin, sinon sur de la bière (bénédiction « sheakol niheya bedevaro ») ou même directement sur du pain (avec toute la formule du kiddoush   en remplaçant juste la bénédiction sur le vin « peri haguefen » par celle sur le pain « hamotsi lehem min haarets »). Après le repas on dira son birkat hamazon ou la partie qu’on arrive à dire (première bénédiction minimum).

Le matin on redira ce que l’on peut de l’office (sachant que le « Shéma Israël » et la « Amida   en silence » forme le principal de la liturgie.) On dira ensuite le Kidoush   du Shabbat matin dans les mêmes conditions que la veille.

On essaiera de profiter de la journée de Shabbat pour se promener à pied, se reposer, être avec d’autres et étudier ou lire un livre à thème juif.

On finira Shabbat, la nuit tombée, par la Havdala  , quitte à la faire sur une boisson quelconque ou de la bière. (Pour le parfum, les plantes de jardin font très bien l’affaire, pour la flamme deux allumettes ou deux bougies mises ensemble, flammes mêlées).

Kashrout  .

Manger strictement casher   est très difficile mais manger casher   est relativement facile. Toute viande est interdite si elle n’est pas surveillée. Poissons (avec écailles) et légumes ne posent pas de problèmes.

Certaines autorités permettent tous les fromages (car de nos jours la présure utilisée traverse une transformation chimique complexe qui en détruit la nature originelle « davar hadash »). Voir la rubrique kashrout

Si l’on veut être strict, on peut acheter une vaisselle nouvelle, mais sinon on peut se contenter en vacances d’une vaisselle bien lavée (surtout si elle est en verre). On regardera minutieusement la composition de chaque produit acheté pour vérifier qu’aucune graisse animale n’entre dans la fabrication (attention entre autres aux produits « allégés » ou encore aux « oléo-quelque chose », ils en contiennent). Il existe bien entendu la liste de produits cashers du Consistoire  , c’est une bonne référence mais elle est très limitée et ne rend pas la vie toujours très facile. Là aussi chacun doit décider quel niveau de kashrout   il observe et faire sa propre « cuisine ». Observer le minimum reste, de toute façon, très praticable.

Un détail à ne pas oublier : le plateau repas dans l’avion ! Quand vous commandez votre billet, vous devez préciser à la compagnie que vous désirez un repas kasher   ou végétarien. Vous n’aurez aucun problème à l’obtenir et cela ne vous coûtera pas plus cher.

Prière.

Tout Juif (homme ou femme) est censé prier trois fois par jour, c’est à dire épancher son cœur dans la Amida  . Cela se fait parfaitement bien seul et il n’est nul besoin du Minyan   pour cela.

Les vacances, le temps libre et la nature se prêtent très bien aux exercices spirituels et à la méditation. C’est le moment d’approfondir certains textes du rituel et de prendre le temps de les dire de tout son cœur à son propre rythme.

Etude.

On emportera un bon livre sur le Judaïsme et voilà tout. Selon son degré et ses envies. On s’efforcera de garder le rythme de la parasha   hebdomadaire en se basant notamment sur un texte hébreu-français avec un court commentaire. (Munk ou Schwartz par exemple, ou encore en consultant internet si possible)

Yidishkeit  .

Les vacances sont une excellente occasion de visiter des lieux rattachés à l’histoire juive et de lire des ouvrages d’histoire juive ou des écrivains juifs...

Matériel nécessaire :

Un sidour  , un talit   et des tefilines  , un livre sur la parasha  , deux trois bouquins à choisir, de la jugeote et de la bonne volonté.

Conclusion :

Dieu est partout et les Juifs ont vécu et survécu dans des circonstances autrement plus complexes. Soyons honnêtes, si le plus grand nombre s’efforçait déjà de respecter le minimum proposé ici toute l’année, ce serait déjà formidable !

Alors, pas de culpabilité et bonnes vacances à tous, en Juifs heureux, fiers de l’être et producteurs de kedousha   en toutes circonstances.

Yeshaya Dalsace

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