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Manger cachère

Manger cachère

Voici les principales règles de la kashroute.

Les lois alimentaires apparaissent, en vérité, comme l’un des exempIes caractéristiques de la doctrine juive, qui veut enseigner à l’homme à se sanctifier en spiritualisant le monde matériel. Se sanctifier, c’est dominer ses passions, maîtriser ses sens, modérer ses désirs, mettre le corps au service de l’esprit, c’est-à-dire faire concourir les instincts eux-mêmes à l’actualisation de la volonté divine. Considérant la condition de l’homme qui est miroir intime de l’esprit et du corps, le judaïsme veut réaliser entre eux un équilibre harmonieux.

Grâce à ces lois, le repas devient Mitsva, la table familiale s’érige en autel, la maison se transforme en « sanctuaire en réduction » et la banalité journalière transfigurée, porte le sceau du divin.

Grand Rabbin   E. Gugenheim.

Viande :

Elle doit être strictement kasher  . C’est-à-dire qu’elle doit être abattue rituellement est vendu dans une boucherie sous surveillance du rabbinat. Il faut toujours demander si la viande a été kashérisée ou non. Si elle ne l’a pas été, elle ne peut être consommée qu’au gril.

Kashérisation de la viande : cela a souvent déjà été fait chez le boucher, il faut se renseigner lors de l’achat. La Kashérisation s’effectue en trois étapes :

1) Trempage de la viande dans l’eau froide durant une demi-heure après avoir bien rincé la viande. Bien égoutter celle –ci après le trempage.

2) Le salage : on saupoudre la viande de tous côtés avec du gros sel.
En place la viande sur un plan incliné permettant l’écoulement du sang ou une planche à trous. On laisse attendre 1h00 (une vingtaine de minutes en cas d’urgence).

3) Rinçage. Trois fois sous le robinet après avoir bien éliminé le sel.
Certains abats ne peuvent pas être kashérisés (il faut obligatoirement griller le foie par exemple).

Séparation du lait et de la viande :

On peut poser différents aliments (lactés et carnés) dans le même réfrigérateur en faisant attention qu’ils ne soient pas en contact direct.
Vaisselle : même si les conditions d’hygiène actuelle rendent discutable le principe des deux vaisselles, le goût ayant été éliminé par le produit à vaisselle, nous pensons néanmoins qu’il est bon de garder le principe des vaisselles séparées. Une pour le lait et une pour la viande, de même pour les instruments de cuisine. Il est préférable également d’avoir deux éviers et des éponges distinctes. On peut se servir du même lave-vaisselle simultanément.

On fera attention pendant la cuisson à ne pas mélanger les aliments, même par éclaboussures, c’est-à-dire à tenir les casseroles éloignées et surtout éviter de cuir au même moment du lait et de la viande. On ne cuit pas dans le même four. Si on n’a pas deux fours à disposition, il faudra bien nettoyer et faire chauffer à fond pendant une demi-heure le four entre le lait et la viande. De préférence on utilisera des plaques différentes.

La table doit être proprement nettoyée entre deux repas et la nappe changée. Il en est de même pour le pain et le sel découvert.

Après avoir mangé de la viande on attend 6h00 ou 3h00 (cela dépend des coutumes) avant de consommer des laitages.

Aliments et ustensiles parvés : ce sont les aliments ou les ustensiles neutres, qui ne sont ni lactés ni carnés. Ce qui est préparé ainsi peut être utilisé indifféremment avec le lait ou la viande.

Poissons :

Seuls ceux qui ont des écailles sont kasher  . On peut acheter des filets ou des poissons surgelés si on en connaît la composition. On n’achètera pas par contre des compositions à partir de poissons divers (carrés panés, soupe de poisson, bien entendu surimi), cela doit être fait sous surveillance rabbinique. Tout fruit de mer est interdit.

Aliments divers

Pain : mieux vaut vérifier que le boulanger ne graisse pas ses plaques de cuisson avec du saindoux. A priori le pain est kasher  .

Beurre. Consommer de préférence du beurre extra fin.

Œufs : seuls les oeufs d’un animal kasher   le sont. On peut acheter des oeufs n’importe où. On doit juste vérifier que l’œuf n’a pas été fécondé (ce qui est très rare de nos jours). On trouve parfois de petites traces de sang dans les œufs, si cela provient du germe, l’oeuf devient interdit. Si ce n’est qu’une petite trace (ce qui arrive assez souvent) il suffit de l’éliminer en l’enlevant avec une cuillère (ce sang n’interdit pas l’œuf). Il est interdit de gâcher de la nourriture et de jeter des oeufs inutilement.

Huile : consommer de préférence de l’huile première pression à froid.

Margarine : mieux vaut l’acheter dans un commerce kasher  . Il existe des problèmes de composition dans beaucoup de margarine.

Fromage : le mouvement Massorti   autorise toutes les sortes de fromages quelle que soit la présure utilisée.

Produits laitiers allégés : faire attention, ils contiennent souvent de la gélatine (certains autorisent).

Légumes et fruits : ils sont tous kasher  . Il faut vérifier qu’il ne contiennent pas de petits insectes ou des larves. Faire particulièrement attention à la salade, au chou-fleur, à certains fruits. Faire attention également aux féculents et à la farine qui doit parfois être filtrée.

Préparation d’un aliment par un non juif.

Le mouvement massorti   considère comme obsolète les notions de cuisson non juive ou lait trait par un non juif. Les soupçons que ces notions sous entendent sont très rarement justifiés et l’esprit qui en résulte nous semble devoir appartenir au passé. Il n’y a pas de raison de favoriser de tels rapports entre juifs et non juifs. Nous nous intéressons seulement au contenu des produits pour en fixer ou non la kashrout  . Pour le vin, nous continuons à attacher une valeur symbolique en particulier pour les cérémonies, au vin fabriqué par de seuls juifs pratiquant, mais pas pour le vinaigre ou autres dérivés de raisin (sucres).

On peut donc aller manger dans un restaurant végétarien ou chez des amis et de la famille non pratiquants ou non juifs en leur demandant de faire attention dans la préparation à n’utiliser que des produits autorisés et ne pas faire de mélange interdit.

Yeshaya Dalsace

Messages

Manger cachère

De deux choses l’une :

 Ou vous considérez que l’interdit de consommer des tolaïm (insectes rampants)n’est plus en vigueur tout comme le bichoul nokhi (cuisson par un non juif) ce qui explique votre autorisation à manger dans un restaurant végétarien.
Dans ce cas de figure, vous enlevez consciement une mitsva de la Torah (lav de consommer des tolaïm à partir d’une certaine quantité- au deça = enlever un interdit déRabbanan).

 Ou vous acceptez l’interdiction de de consommer des tolaïm (insectes rampants)auquel cas vous incitez vos fidèles à transgresser des interdits existant même d’après les "décisionnaires" massorti  .

Rappel : De nombreux fruits et légumes doivent subir une "bedika" (vérification) avant consommation afin de vérifier qu’ils ne sont pas infectés d’insectes rampants. Cette vérification s’effectue chez les restaurateurs cachers (sérieux) et non dans des restaurants végétariens classiques.

Manger cachère

Suite du message précédent.

1/ Milles excuses, je viens de relire l’article et de m’appercevoir que vous interdisez effectivement les tolaïm.

Dans ce cas, votre position autorisant à manger dans un restaurant végétarien est des plus étonnantes. En effet, pensez-vous vraiment que chaque juif attablé passera au crible les différentes salades pour les vérifier durant le repas ?!

2/ D’après votre idée selon laquelle la Halakha   doit s’adapter à la modernité,il semblerait plus logique d’autoriser de manger du lait dans une assiette viande moins de 24h avant la cuisson du plat viande.
En effet, comment justifiez-vous le principe de "notem taam" face à nos liquides vaisselles actuels ?

Merci d’avance pour votre réponse... Juste par curiosité intellectuelle, je me demande vraiment comment vous justifiez le "notem taam" en tant que massorti  .

Bien Cordialement

Manger cachère

je ne suis pas vraiment religieux mais juif et fier de l’etre et je me suis longtemp pose la question pourquoi ont ne doit pas consommer des laitages apres avoir consommer de la viande les rabbins   m’ont repondu dans la thora la phrase qui nous l’interdit est "tu ne melangera pas la chair de l’enfant avec le lait de la mere"est ce la seule phrase si oui pour moi l’interpretation est mauvaise etant donne que la notion est "mere et enfant donc de meme famille donc un exemple" si apres avoir comsomme de la viande de boeuf ou du poulet je consomme un fromage fabrique avec du lait de brebis la relation mere enfant n’existe plus"

Manger cachère

suite du message precedent "hak sameha chana tova et bonnes fetes de souccot  

Manger cachère

Si vous voulez une réponse orthodoxe   sincère

écrivez moi

drgadget@yahoo.co.uk

Manger cachère

Vous avez à ce point peur de vos propres opinions pour ne pas vouloir les dévoiler en public ?

Manger cachère

Cher Monsieur,

Vous êtes mal placé pour parler...

Quand on se débine comme vous l’avez fait sur l’autre sujet !

Vous n’avez pas eu le courage de vous excuser de votre mauvaise compréhension.

les propos de Gadget étaient très clairs...

Dommage, cela commençait à devenir intéressant mais vous avez avorté le débat.

Je comprends donc tout a fait la démarche de Gadget "SAUF" qu’il devrait demander l’autorisation au webmaster...

H’ag Sameah’

Manger cachère

Dr Gadget j’essaye de vous écrire mais il semble y avoir une erreur dans l’adresse...

si vous pouviez la rectifier...

Manger cachère

Sorry...

drgadget@hotmail.co.uk

écrit avec un chinoui...

A David

Il y a une nette différence entre clore un échange que l’on estime stérile, après quelques messages assez détaillés de part et d’autre (je n’appelle pas cela "se débiner"), et répondre à quelqu’un, qui a posé une question sur un site dont le principe même est de diffuser des idées, qu’on lui donnera la réponse en privé !

Je n’ai pas à m’excuser et je pense avoir très bien compris la pensée profonde de Dr. Gadget sur l’autre sujet ; en effet, ses propos étaient très clairs, je suis d’accord avec vous là-dessus et il y un abîme entre ma pensée et la sienne. Je ne supporte pas cette idée consensuelle selon laquelle si on n’est pas d’accord avec quelqu’un c’est qu’on a mal compris. Dr. Gadget a écrit et répété qu’un adolescent qui se sent juif doit faire une thérapie et que les mitsvot que les non-Juifs font (y compris les candidats à la conversion - et de toute façon même les non-Juifs qui ne souhaitent pas se convertir ont aussi des mitsvot) ne valent rien : c’est son droit de le penser, c’est le mien tout autant de ne pas être du tout d’accord et de ne pas souhaiter prolonger la discussion. Il ne vous aura pas échappé que là nous sommes sur un nouveau fil concernant la Cacherout et que pour le coup, c’est Dr. Gadget qui s’est débiné en ne donnant pas sa fameuse "réponse orthodoxe   sincère" en public (tiens donc, je croyais qu’il ne supportait pas le terme "orthodoxe  ", hmm, ce Monsieur aurait besoin d’une bonne thérapie pour mieux comprendre son positionnement religieux...). Voilà maintenant s’il vous plaît si vous me répondez faites-le sur le thème du fil (la Cacherout) et pas sur le sujet précédent où Dr. Gadget et moi avons échangé.

Manger cachère

Bonjour,

Dr gadget a écrit qu’un adolescent non-juif qui se sent juif et qui pratique et se sent obligé de pratiquer la cacherout a besoin d’une thérapie. c’est absolument normale !!! comme un prof de math qui se croit prof de sport et qui se sent obliger de faire de l’echauffement avant son cours de math...

Si vous ne comprenez pas cela je ne peux rien faire...

mais ne transformez pas les propos de Gadget.

Manger cachère

A nouveau, il est très clair dans son dernier billet. Il n’a jamais dit qu’un goy   ne vaut rien !! vous déformez intentionnellement ou non ses propos...

Respecter son interlocuteur

Monsieur je ne vous ai pas demandé de faire quoi ce que soit et j’ai d’autres référents que vous pour comprendre le monde, vous lisez mal, vite et interprétez à tort, vous n’acceptez pas que l’on ne soit pas d’accord, c’est votre droit mais sincèrement votre opinion m’importe peu et surtout ce n’est pas le sujet de ce fil !

Manger cachère

OK merci pour ce dernier billet,
Je continue à penser (mais cela n’importe que moi) que vous vous débinez...
mais peu importe...
j’aurai bien voulu avoir l’avis d’autres lecteurs pour m’assurer que je ne délire pas mais je doute qu’un autre aie suivi la trame du débat...
Bonne chance.

David

A David - suite et fin

Je vous écris un dernier message. Puisque vous pensez, comme Dr. Gadget, qu’un adolescent non-juif qui se sent juif et pratique la cacherout (je n’ai pas parlé de sentiment d’obligation mais nous n’en sommes pas à cela près n’est-ce pas ?) a besoin d’une thérapie, que je trouve votre métaphore avec le prof de maths et de sport ridicule voire même malsaine (vous sous-entendez qu’un tel adolescent souffre d’une perte de contact avec la réalité, tel un prof de maths qui se croirait prof de sport) et qu’en plus vous déformez mes propos en m’accusant d’avoir écrit que Dr. Gadget a écrit qu’un goy   ne vaut rien alors que je n’ai jamais écrit cela (par contre, il a bel et bien écrit que les mitsvot d’un goy   ne valent rien et je ne suis pas d’accord avec cela et tant pis si cela vous défrise), je n’ai plus rien à faire avec vous. Je ne pense pas que vous délirez mais que vous faites preuve de malhonnêteté intellectuelle, ce qui est plus grave à mon avis (le délire peut avoir des vertus positives, pas la malhonnêteté), et en tous les cas, incompatible avec ma conception du dialogue.

Manger cachère

Je pense que docteur Gadget en pense de meme...

Et à vous deux je vous dit dommage...

Manger cachère

Dommage que le webmaster n’ait pas donné de réponse à Ben Ouziel sur l’autorisation de manger dans un restaurant végétarien malgré l’obligation de pratiquer la bedika...

Plus globalement la conclusion de l’article qui nous autorise à manger chez des non-juifs ou dans des restaurants végatariens posent à mon avis de vrais question et mériterait d’être beaucoup plus développé.

>Quid de la vaisselle, potentiellement non cashère ?
>Peut-on faire confiance au label "végétarien" d’un restaurant ou à un ami non-juif, même bien intentionné quand on sait que les règles de la casherout sont complexes et que de nombreux additifs peuvent être d’origine animale ?

Je précise que je pose la question en tant que sympathisant du mouvement massorti  , pas pour attaquer l’auteur.

Noten Taam

Désolé, je n’avais pas répondu à Ben Ouziel, voici donc ma réponse tardive :

Tout d’abord, tenir compte de la modernité dans la halakha   ne veut pas dire tout remettre en question, mais prendre en compte quand nécessaire les données du savoir contemporain. (Par exemple il est interdit de fumer par la Tora car le tabac est toxique, ce qui est tout à fait prouvé, même si plein de rabbins   sont de grands fumeurs, ils transgressent clairement un interdit de la Tora).

Dans cette logique, la notion de Noten Taam (donner le goût contenu dans le récipient de l’aliment précédent dans la même vaisselle au nouvel aliment dans la limite de 24 heures) est une notion peut-être discutable scientifiquement, mais valable sur le plan de la Halakha   qui n’est pas forcément conforme à la science. Je ne vois aucune raison de remettre en cause cette notion, par contre elle se trouve relativisée. De même, on pourrait défendre une seule vaisselle en verre chez soi, mais la double vaisselle (lait et viande) garde à mon avis toute sa justification malgré la puissance des savons modernes et de la possibilité du verre (si on épouse le point de vue des poskim sefaradim).

Sur la question de manger chez des gens pas kasher   qui feraient l’effort de préparer kasher   : je pense que la convivialité et la reconnaissance de l’effort fait par ces gens passe avant le détail de noten taam. C’est une question de hashkafa (de vision du monde) et je comprends très bien que d’autres ne soient pas d’accord. Je pense que dans bien des cas (qui regardent à chaque fois les personnes concernées), mieux vaut garder de bons rapports familiaux ou amicaux que de vouloir être trop pointilleux sur une question technique secondaire. Question donc de priorité entre nos diverses valeurs intérieures. Sachant d’autant plus que le problème ne se pose pas vraiment car aucun taam réel en fait grâce aux bons savons... (Ovadia Yossef   tient compte de ce principe pour autoriser le même lave vaisselle pour le lait et la viande si usage alternatif).

Pour la question des tolaïm (petits insectes) : là aussi problème très relatif. Tout d’abord si effectivement présence d’un petit insecte, il est annulé dans le 60eme. Dans un restaurant kasher   on peut vraiment douter de la méticulosité de la recherche (bedika) et si on voulait être un ultra, on n’irait pas au restaurant du tout. Dans un restaurant végétarien, on fait a minima attention aussi. Cela me semble une fausse question et dans le riz actuel ou la farine, on ne trouve quasiment jamais rien... Si une machine à remonter le temps nous emmenait chez rashi   et ses contemporains, nous serions effrayés par les conditions d’hygiène et sûrement par le nombre de tolaïm dans toutes sortes d’aliments. Donc pourquoi voir des problèmes qui ne sont pas avérés dans un restaurant végétarien ?

Sur le fond de la question, on peut défendre une position cherchant à mettre en avant les problèmes et tout interdire. C’est la position la plus facile et en même temps la plus problématique dans la vie réelle des gens. L’autre position est de trouver un modus vivendi le plus raisonnable et viable. Ce que nous prônons. Chacun choisit ce qui lui convient le mieux.

Bien à vous

Yeshaya Dalsace

Manger cachère

Bonjour,

Merci pour cette réponse rapide qui fournis un éclairage intéressant.

Si je comprends bien le raisonnement, préserver la convivialité et la bonne entente vis à vis de non juifs ou de juifs qui feraient un effort passe devant le respect de certaines règles halakhique que la science aurait relativisée (tel le noten taam ou la bédika des fruits & légumes).

Dans quelle mesure la science peut-elle relativiser l’importance de certaines mitzvot (au point de les rendre secondaires, je note qu’elle ne les annule pas) ?
=>Car énormément de mitzvot pourraient certainement être relativisée est reléguée à un statut secondaire si on utilise un raisonnement similaire.

Dans quelle mesure la convivialité et la bonne entente peuvent elles, d’un point de vue halakhique, nous enlever l’obligation de certaines mitzvot ?
=>En effet dans cet article on parle de véritable autorisation de manger chez des non juifs et dans des restaurants végatariens, pas d’une tolérance limitée à des cas où le respect de la casherout créerait des conflits.

Je comprendrais que vous ne vouliez pas répondre dans le détail, d’autant que les commentaires sur internet ne se prêtent pas forcément à de longs développements mais si vous avez l’occasion, peut être dans le cadre de prochains articles, de développer ces points (éventuellement en redirigeant vers des écrits d’autres rabbanim) je trouve que ce serait très intéressant.

Chabat shalom

Manger cachère

Il ne s’agit pas d’annuler un point de Halakha  , mais de le relativiser dans certaines circonstances, ce n’est pas du tout pareil. ces points gardent pleinement leur sens dans d’autres circonstances (la kashrout   à la maison par exemple).

Il s’agit surtout de choisir dans certains cas une valeur contre une autre ce qui est une situation récurrente dans la vie juive religieuse dans un monde qui n’est jamais très lisse et facile...

Vous allez me répondre qu’il n’existe pas dans la Halakha   de valeur "convivialité", surtout pas avec des Juifs non pratiquants appelés "méchants" par certains décisionnaires et encore moins avec des non-juifs... C’est là que la "vision du monde", la "hashkafa" vient jouer un rôle essentiel. A mes yeux, comme aux yeux de quantités de Juifs contemporains, le contact avec le monde juif non pratiquant (nullement "méchant") ou le monde non-juif (pas forcément hostile, loin de là) est une valeur éthique et sociale essentielle. C’est une forme de Tikoun Olam et d’amour de tout Juif d’une part et de tout homme de l’autre. c’est aussi une quête de Shalom.

Sur le plan social concret c’est un enjeu de tout les jours du fait des nombreux liens amicaux, sociaux, familiaux avec les uns comme avec les autres. Nous ne vivons pas dans un ghetto de strictes pratiquants et ne voulons pas y vivre. Pour nous, des enfants qui ne mangent plus chez leurs parents malgré leurs efforts (mais du fait de petits manques dans la kashrout   ou le shabbat) représentent un scandale et une contradiction avec une valeur juive essentielle qui est la famille et la convivialité.

En ce sens, les points techniques soulevés sont bien faibles face à l’enjeu véritable, éthique et humain. Cela ne les réduit pas à néant, mais cela les relativise et les fait passer au second plan dans certains cas. A utiliser donc avec modération et en conscience du cas par cas.

Je reconnais que cette vison des choses ne correspond pas à celle d’autres rabbins   prônant au contraire un certain repli sur soi et une radicalité formelle (un certain "behaviorisme", comme disait Abraham Heschel  ). Ces rabbins   plus radicaux ont leurs raisons et leurs arguments également. Je ne pense pas qu’une vision soit plus légitime qu’une autre. C’est donc au bout du compte une question de choix personnel.

Bien à vous.

Yeshaya Dalsace

Manger cachère

Excusez mon intrusion,

Yohamin pose un probleme de fond : qui fixe l’echelle de valeur du relativisme halahique ?

La peine de mort existe dans la tora pourtant la vie semble plus important que la convivialite...

En quoi un Rabbin   est a meme de juger ce relativisme pour lui et pour sa communaute ? ou apprend t-on cette Achkafa ??

On sens dans les mot du webmaster, une forme de repli sur soi meme ou la verite ne peut provenir d’un corps exterieur, plus intelligent plus ancien, plus experimente...

Pour lui, noten taam n’a pas l’air d’etre une affaire serieuse... pourtant a une certaine epoque on pouvait etre gravement puni pour consommer un aliment qui contenait du noten taam... meme si on le consommait pour des raison de convivialite ou pour valider l’effort d’une personne qui essaye de faire attention a ce que rentre dans sa cuisine...

Deux poids deux mesures

Manger cachère

Cher monsieur,

Un rabbin   ne fixe pas le relativisme ou le rigorisme pour sa communauté, il propose des voies possibles à suivre. Les gens sont libres ou non de suivre ces propositions. Ces principes ont toujours existé dans la tradition juive et on les retrouve tout au long de la littérature rabbinique.

Il n’y a pas plus de vertu dans un sens ou un autre, comme pas plus de vérité d’ailleurs. C’est bien à chacun de réfléchir sur des notions qui vont influencer sa vie quotidienne et ses rapports aux autres.

Sur le sujet lui-même de Noten Taam, c’est en effet une question relativement mineure dans la Halakha   et nul ne mérite punition pour cela (de toute façon, fort heureusement, personne n’a à être puni pour sa pratique religieuse dans notre monde et celle-ci relève toujours d’un libre choix). Cela ne veut pas dire que ce principe doit être négligé ou galvaudé. je crois m’être exprimé clairement sur ce point. Je dis juste que si des personnes considèrent leur vie sociale un enjeu plus fort, Noten Taam est un interdit très relatif et le fait de le mettre entre parenthèse dans certaines circonstances, n’empêche nullement un Juif de continuer à manger kasher  ...

La politique du tout ou rien emmène bien des gens vers le rien plutôt que vers le tout, comme vous semblez le croire. Mon rôle de rabbin   est justement d’expliquer à des Juifs engagés dans la vie sociale comment continuer à respecter leur judaïsme.

Bien à vous.

Yeshaya Dalsace

Manger cachère

Je tenterai de reflechir a vos propos durant chabbath

Entre temps, chabbath chalom.

Ilan

Manger cachère

Monsieur,
Après réflexions, voici les questions que je souhaite vous soumettre :
1. Même si aujourd’hui la transgression d’une loi de la Tora n’est pas sanctionnée, et cela pour des raisons qu’il serait fallacieux de vouloir développer ici, il n’en reste pas moins que même si la sanction n’est pas applicable, l’interdit n’en est pas amoindri. quels sont les critères qui vous permettent de penser qu’une raison de convivialité est un facteur qui rentre en ligne de compte. Même si l’on peut facilement une structure légale et pénale où la convivialité est un paramètre pouvant changer la loi, qui vous dit que la Tora ne considère pas cet aliment ou Noten Taam comme un poison pour la Néchama ? En quoi le titre de rabbin   vous habilite à définir ces éléments ?

2. Si une personne habite en banlieue parisienne est souhaite rendre visite à ses parents qui habitent à Paris c’est le seul jour de la semaine ou ils peuvent se retrouver autoriseriez-vous l’utilisation d’un moyen de transport ? en deux mots, ou sont les limites ?

3. Vous êtes invité pour séouda chlichit chez des amis en fait vous venez de sortir de table ou vous avez manger de la viande, et votre hautesse vous sert un délicieux gâteau au fromage accompagné d’un milkshake. que feriez-vous pour la convivialité ?

4. N’avez-vous pas peur que votre vision des choses soit le fruit d’une facilité de laquelle vous ne souhaitez pas faire l’économie ? consommer dans un restaurant goy   est tellement plus facile, et résout tant de problème social… cela nous rend plus acceptable par une communauté à l’affut de permissivité (je parle de la communauté juive en générale sans exception aucune !!!)

A bientot.

Manger cachère

Je découvre à l’instant les nouveaux messages.
Je comprends tout à fait vos arguments Monsieur le Rabbin  , ma difficulté est qu’en tant que juif pratiquant accordant une importance primordiale à la halakha  , je m’efforce de suivre la loi même quand elle ne me semble pas forcément cohérente a priori avec ma vision du monde.

Que la "hashkafa" oriente mes choix lorsqu’il y a makhloket pourquoi pas. Ce qui me gène c’est qu’elle permette de se dégager d’obligations, qui tout en étant mineures ont toujours été clairement acceptées. Est-ce une opinion massorti   ? Sur quels éléments vous fondez-vous ? C’est par rapport à ces questions là que je me permettais de suggérer la rédaction d’un article car on touche à mon avis à une question fondamentale pour tout juif pratiquant et sa portée ne se limite certainement pas à la casherout.

Pour revenir au sujet, effectivement je suis d’accord avec vous, les conflits que peuvent créer la casherout dans certaines familles sont problématiques d’autant qu’ils mettent en contradiction plusieurs valeurs juives. Cependant, si je peux me permettre, vous allez beaucoup plus loin dans la dernière phrase de votre article. On n’y retrouve par ailleurs nullement les nuances exprimées dans les commentaires (p.ex. "Je dis juste que si des personnes considèrent leur vie sociale un enjeu plus fort...").

Cordialement.

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