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Au nom de tous les miens

Au nom de tous les miens

Un film moyen sur un sujet, la Shoa, qui a été heureusement bien mieux traité depuis.

Réalisation : Robert Enrico avec : Michael York (Martin Gray / le père de Martin), Brigitte Fossey (Dina Gray), Jacques Penot (Martin Gray jeune), 1983

En 1939, à Varsovie un camp concentrationnaire juif est édifié où se trouve la famille Grayevski. Déporté avec sa mère et ses frères, Martin va seul survivre et va s’évader pour rejoindre son père à Varsovie. Ce dernier est tué et Martin rejoint l’armée soviétique qu’il quittera ensuite pour partir aux Etats-Unis où le bonheur l’attend.

L’histoire d’un homme qui est passé par toutes les épreuves de la vie et qui a su trouver l’énergie pour continuer à se battre.

Enrico est passé à mon avis un peu à côté de son sujet.

S’il désirait traiter de la Shoa, il aurait dû choisir un autre témoignage, moins problématique, que celui de Martin Gray et traiter le sujet avec plus de rigueur scénographique et historique. Le film est en effet truffé de « clichés » vus et revus… il est didactique mais finalement fort peu pédagogique.

S’il voulait traiter de Martin Gray lui-même et de sa personnalité, le personnage tel qu’il est campé reste assez fade et traduit assez peu ce qui a pu faire le succès de cet écrivain best seller.

Enrico a choisi de traiter la shoa de façon réaliste, scènes d’arrestations, vie dans le ghetto, camps de concentration et même l’évacuation des cadavres d’une chambre à gaz ! On s’en serait bien passé… D’autant plus que cela sent fortement la reconstitution, le figurant trop gras et le carton-pâte. Le metteur en scène cherche à nous montrer l’horreur, cela ne marche pas vraiment. C’est un peu comme le problème du film « Holocauste ». On fait dans l’historique sans la rigueur de l’historien et on essaie de tout dire à travers un seul personnage qui finalement ne dit pas assez.

Pour le réalisme, Spielberg a fait beaucoup mieux, il est vrai avec des plus grands moyens, mais surtout une meilleure méthode. Pour le combat pour la survie, Polanski avec son « Pianiste » a approché la perfection, de même qu’il a très bien campé l’ambiance du Ghetto.

« Au nom de tous les miens » n’est pas à jeter pour autant, c’est une étape dans l’histoire de la représentation cinématographique de la Shoa et éventuellement un piètre outil pédagogique, à condition d’expliquer…

Il y en a de meilleurs ; « Shoah » de Lanzman notamment ou encore « Le pianiste », sans compter les très nombreux documentaires sur la question qu’aucune fiction ne saurait remplacer, même quand elle est basée sur un témoignage…

Yeshaya Dalsace

Citations de Martin Gray

Quant à l’œuvre de Gray et son optimisme vital qui n’est pas sans rappeler certains préceptes hassidiques, en voici quelques citations :

"Croire c’est vouloir vivre. Vivre jusqu’au bout malgré la mort. Croire, c’est croire en la vie. Et donner la vie c’est combattre la mort. Car la vie doit chasser la mort. A chaque printemps l’arbre refleurit. Et l’automne alors, et l’hiver, ne sont plus que des saisons parmi d’autres. Il faut que l’homme apprenne à voir la mort comme un moment de la vie."

"L’Autre, quand on l’aime, est un univers qu’on n’a jamais fini d’explorer. Il est l’eau qui désaltère et la soif qui donne le désir de boire."

"La vie sans Amour n’est rien."

"L’Amour est emportement. L’Amour est enthousiasme. L’amour est risque. N’aiment pas et ne sont pas aimés ceux qui veulent épargner, économiser leurs sentiments."

"Ne pas s’incliner devant ce qu’on appelle le destin.

Prendre dans l’événement qui nous frappe ce qui est une poussée de force pour nous, pour les autres. Ne pas subir ce qui paraît nous écraser. Mais, au contraire, tenir à pleines mains cette dalle qui est sur nous : la soulever à bout de bras.

Vouloir le faire. Vouloir rejeter cette lourde dalle pour voir enfin le ciel. Et chacun peut voir son ciel. La vie : chacun de nous en fait une expérience nouvelle, personnelle. Et de toute expérience, dure ou douce, l’homme doit tirer un bien. Il n’y a pas d’événement qui soit vain dans une vie.

Pas de jour, pas d’épreuve qui soient inutiles. A condition qu’on ne les contemple pas, fascinés, immobiles comme l’est la proie d’un serpent, mais qu’on se serve d’eux comme d’un appui pour aller plus avant."

Il m’est impossible de donner un sens à la vie, et donc de vivre debout, de faire face à l’usure du temps, à la précarité de l’existence, qu’à la condition de savoir que l’homme est lié aux autres hommes.

Il n’est pas le grain sans adhérence, poussé vers la mort au terme d’une vie privée de sens et de direction. Il est le moment d’une grande épopée, d’une vie fabuleuse, celle de l’humanité. Voilà le sens de la vie, ..."

« Je prie

Pour que le ciel soit rempli

Du nom de ceux qui s’en sont allés

Chevaucher au loin

Se perdre comme naufragés en mer

Je prie

Pour qu’ils demeurent

Pour moi qui les aimais

Plus vivants que jamais

Et qu’avec eux, sans fin jusqu’à mon dernier jour

Je prie

Et qu’après dans la grande mer inconnue

Nous fassions route commune »

« Oui, je crois à la joie.

Je vois mes enfants, la joie éclate dans chacun de leurs gestes.

Je vois un homme qui passe en sifflant, en regardant le ciel. C est le plus beau, le plus unique des miracles »

( ’’ Au nom de tous les hommes ’’ édition du Rocher)

Messages

Au nom de tous les miens

"Salut,

Votre blog est fort intéressant, je vais immédiatement le transmettre à une collègue qui se trouve sur la même longueur d’onde que vous et je suis convaincue qu’elle sera intéressée. Un grand merci pour ces écrits et l’énérgie utilisée pour regrouper ces réflexions. Je serais interessée d’avoir la chance de vous relire à ce propos rapidement. Merci encore

Judith Rachid

Serveuse hotel Royan"

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