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Le jeûne dans le judaïsme

Le jeûne dans le judaïsme

Plusieurs fois dans l’année (pas seulement à Kippour !), notre tradition nous invite à délaisser complètement les nourritures terrestres pour pouvoir s’adonner pleinement à la spiritualité.

Il y a dans le judaïsme sept jours de jeûne. En vérité, 6 + 1, car le jeûne des premiers-nés, la veille de Pessah, ne concerne qu’une partie spécifique des fidèles (les premiers-nés mâles), et est la plupart du temps remplacé par la participation à la conclusion d’un traité talmudique.

Il faut souligner qu’on ne jeûne pas pour souffrir. Le judaïsme est étranger à l’idée qu’il faudrait se faire mal, se flageller pour parvenir à un quelconque accomplissement spirituel.

Le but du jeûne est d’intensifier l’expérience religieuse (et non de s’y substituer), que ce soit pour l’expiation des pêchés, la commémoration de tragédies nationales, l’accompagnement d’une requête ou le souvenir du père ou de la mère.

Dans le judaïsme, le jeûne se définit comme l’absence d’ingestion de toute nourriture et de tout liquide pendant une période donnée.

Les jeûnes collectifs

→ Le jeûne de Gedaliah, le 3 Tichri   (le lendemain de Roch   Hachana) commémore l’assassinat d’un gouverneur juif en Babylonie.

→ Yom Kippour, le 10 Tichri  , le « shabbat des shabbats ».

→ Le jeûne du 10 Tevet rappelle le siège de Jérusalem par Nabuchodonosor.

→ Le jeûne d’Esther, le 13 Adar (la veille de Pourim) commémore le jeûne décrété par Esther pour sauver les Juifs du destin funeste que leur réservait Haman.

→ Le jeûne des premiers-nés, le 14 Nisan (la veille de Pessa’h), est un souvenir de la dernière des dix plaies d’Egypte, la mort des premiers-nés, dont furent épargnés les premiers-nés hébreux. Il ne concerne que les premiers-nés mâles et est généralement évité par la participation à l’étude de la fin d’un traité talmudique (siyoum).

→ Le jeûne du 17 Tammouz est associé aux premières brèches dans le Temple par Nabuchodonosor.

→ Trois semaines plus tard, Tichah be-av, le 9 Av, marque la destruction complète du Temple.

Il est intéressant de noter que la date des jeûnes précède (13 Adar, 14 Nisan) ou suit (3 Tichri  ) immédiatement, voire même coïncide (Kippour) avec une fête, comme pour nous rappeler à la mesure, au juste milieu, au souvenir dans des périodes de réjouissances.

Les jeûnes de Kippour et de Tichah be-av sont dits majeurs : non seulement ils commencent au coucher du soleil et se terminent le lendemain à la tombée de la nuit, mais ils nécessitent également le respect des « critères de mortification » : on n’a pas de relations sexuelles, on ne porte pas de cuir, on n’utilise pas de parfum ou de savon et on ne se lave pas (sauf le bout des doigts et les yeux).
Les autres jeûnes, qui ne commencent qu’à l’aube et n’exigent pas les critères de mortification, sont dits mineurs.

Jeûnes particuliers

Outre ces jeûnes collectifs obligatoires, une coutume assez répandue est de jeûner le jour anniversaire de la mort de son père et de sa mère.

Lorsqu’un Sefer Torah tombe à terre, la communauté doit jeûner jusqu’à la tombée de la nuit. Certaines traditions vont même jusqu’à réclamer de jeûner de l’aube à la tombée de la nuit pendant quarante jours consécutifs.

Les couples pratiquants jeûnent le matin de leur mariage, jusqu’à la cérémonie.

Quelques fidèles, très minoritaires, respectent encore certaines coutumes de jeûner les matins de Rosh   ‘Hodesh (nouvelle lune) ou de certains jours du mois.

On peut également jeûner à titre purement individuel, pour renforcer une prière, une supplication, demander une guérison, etc…
Néanmoins, nos Sages   ont mis en garde contre la généralisation ou l’abus de ce type de jeûnes, qui n’est pas vraiment dans l’esprit du judaïsme (Dieu n’est pas providentiel) et peut affaiblir, au lieu de renforcer, la motivation pour résoudre une situation délicate.

Exemptions

Sont exemptés de jeûne :

 les mineurs (garçons de moins de 13 ans et filles de moins de 12 ans)

 les malades et les personnes âgées auxquelles la pratique du jeûne ferait courir un risque substantiel à la santé. Le rabbin   et/ou le médecin pourront alors proposer un jeûne partiel : eau mais pas nourriture, par exemple. Mais dans certains cas, le fidèle se verra totalement interdit de jeûne

 les femmes enceintes et allaitant

Pour les jeûnes mineurs, un coup de froid, un léger rhume autorisent à ne pas jeûner (ou à pratiquer un jeûne partiel) – mais dans ce cas l’individu ne pourra pas mener la prière.

Pour Kippour et Tichah be-av, on demande au fidèle d’évaluer en âme et conscience son niveau réel de maladie, eu égard à l’importance de ces jeûnes.

On ne jeûne pas un autre jour si l’on n’a pas pu/voulu jeûner à la date réelle.

Le shabbat

Il est interdit de jeûner à shabbat ou la veille de shabbat.

Seul Kippour fait exception à cette règle : même si Kippour tombe un shabbat, le jeûne est maintenu ce jour-là.

Dans les autres cas, le principe général veut que le jeûne soit reporté au lendemain dimanche : c’est donc ce qui se passe pour le jeûne de Guedaliah, du 10 Tevet, du 17 Tammouz et de Tichah be-av.

Mais comme on ne peut pas jeûner non plus à un jour de fête (sauf Kippour bien sûr !), le jeûne d’Esther (veille de Pourim) et des premiers-nés (veille de Pessa’h) ne peuvent être reportés au lendemain dimanche : ils sont donc reportés au jeudi précédant le shabbat en question.

Guershom

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